Biographie

Henri de Toulouse-Lautrec est un peintre, dessinateur, lithographe, affichiste et illustrateur français, né le 24 novembre 1864 à Albi et mort le 9 septembre 1901, au château Malromé, à Saint-André-du-Bois.

Son oeuvre est très vaste: 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies, et, environ 5000 dessins.

Un musée lui est consacré à Albi.

Dessinateur d'instinct, il demeure en marge de toute école. Influencé dans un premier temps par l'estampe japonaise, il se détache de l'impressionnisme pour se rapprocher des indépendants. On lui doit beaucoup de toiles où figurent des portraits.

Au musée Maillol Toulouse-Lautrec et l’affiche 

Le musée Maillol a réuni trente-deux affiches exceptionnelles de Toulouse-Lautrec. L'exposition vient clore l'anniversaire du centenaire de la disparition de l'artiste (1864-1900) et complète celle du musée décoratif de Bordeaux consacrée fin 2001 aux affiches du salon des Cent (un des événements parisiens les plus importants de la dernière décennie du XIX° siècle.

L'affiche artistique n'est pas née par hasard. Elle est le fruit des efforts d'un lithographe parisien, Jules Chéret, le véritable père de l'affiche artistique en couleurs et l'inspiration de nombreux disciples. Cette impulsion à l'affiche par Jules Chéret date de 1860. La révolution industrielle a bouleversé les paramètres de la production et l'urbanisation. Les villes se développent rapidement, les rues sont désormais éclairées, les murs sont propices à l'affichage.

Toulouse-Lautrec est l'un des premiers peintres à appliquer dans l'affiche l'idée de synthèse. Il réduit le spectre des couleurs à quatre tons à partir desquels il fait de savants mélanges qui vont donner ces noirs profonds comme dans le Divan Japonais. La première affiche de Toulouse-Lautrec, Moulin rouge (la goulue) créée en 1891 est destinée au monde du spectacle. Elle nécessite plusieurs essais et trois pierres lithographiques pour arriver à cette composition.

L'art de l'affiche prend son essor grâce au support de l'Art Nouveau, véritable véhicule de l'art publicitaire qui trouvera en Toulouse-Lautrec, le réconciliateur fervent de l'art et l'industrie. L'heure est à la symbolique, à la stylisation avec pour thèmes d'inspiration la faune et la flore.

L'art pictural de l'époque est dominé par le groupe des Nabis - Bonnard, Vuillard, Sérusier, Valotton et Roussel - lui-même influencé par les estampes japonaises et l'Ecole Ukiyo-E regroupant Hokusaï, Hiroshige et Utamoro. Toulouse-Lautrec n'a jamais véritablement fréquenté ce collectif qu'il ne côtoie qu'au travers de la Revue blanche. En revanche, il pratique avec eux le goût pour les maîtres de l'estampe japonaise. Car, elle propose une perspective où le point de fuite est situé très haut, voire même inexistant, un espace fragmenté, avec une construction en diagonales, un format en hauteur qui permet de créer des illusions de surfaces jusqu'alors impossibles en Occident, et de larges aplats de couleurs vives cernées d'un trait.

Toulouse-Lautrec se passionne désormais pour cet art qu'il porte à son apogée : en moins de dix ans (1891-1900), il réalise quelque quatre cents lithographies dont trente-deux affiches. Il signe la plupart d'entre elles, à l'aide d'un monogramme reprenant ses initiales réunies dans un cercle à la manière des Japonais. Lautrec raffole des aplats de couleurs vives, des cernes puissants et des compositions hardies destinées à être vues par le plus grand nombre.

Des autres pays européens, c'est la Belgique qui remporte la palme pour la qualité et la diffusion de l'affiche. La grande rétrospective Chéret à l'exposition universelle de 1889 fait découvrir ce nouveau support aux Bruxellois.

Place Pigalle

Van Rysselbergue réalise deux affiches pour la Libre esthétique suivi d'une série par Combaz, puis par Lemmen. D'autres artistes, comme Privat-Livement adoptent un même dessin irréprochable, un même type féminin, un goût semblable pour l'ornementation, mais la palette est plus riche en couleurs vives. L'artiste double souvent le cerne du dessin de ses personnages d'un mince halo blanc qui les fait ressortir du fond.

D'autres pays européens comme la Hollande ou

l'Allemagne ne s'éveilleront que tardivement et modérément à l'art de l'affiche. Sans doute l'affichage n'y avait-il que la portion congrue... Emblématique, décorative, support des fantasmes et de l'imaginaire d'artistes, l'art de l'affiche annonce l'ère de la peinture moderne et notamment des multiples.

Désormais l'art sera aussi dans la rue, l'image pourra agir plus efficacement sur les esprits qu'en restant dans les musées.

      B. Quentin