> SAINT-PHALLE Niki De (1930-2002)

SAINT-PHALLE Niki De (1930-2002)

Biographie


Niki de SAINT PHALLE, née Catherine-Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et morte à La Jolla, comté de San Diego, Californie (États-Unis) le 21 mai 2002, est une plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films français.


Niki de Saint Phalle a d’abord été mannequin, puis mère de famille avant d’aborder l’art en autodidacte. Elle n’a suivi aucun enseignement artistique académique, se voulant autodidacte, mais s’est nourrie d’abondants échange artistiques avec ses ainés et contemporains. S’inspirant de plusieurs courants: art brut, art outsider elle a commencé à peindre en 1952.


En 1961, elle est membre du groupe des nouveaux réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimm Rotella, Christ et Yves Klein. D’abord épouse de Harry Mathews, avec qui elle a deux enfants, elle se marie en secondes noces avec l’artiste Jean Tinguely en 1971. Avec lui, elle va réaliser un grand nombre de sculptures-architectures, soit sur commande, soit pour le simple plaisir. Ensemble ils ont réalisé en France la fontaine Stravinsky sur commande d’État à Niki, et Le Cyclop, création de Jean, sans permis de construire. Outre les Tirs, performances qui l’ont rendue internationalement célèbre dès les années 1960, Niki a créé un très grand nombre de sculptures monumentales dans des parc de sculptures. Certaines ont été réalisées sur sa propre initiative et avec ses deniers personnels comme celle du Jardin des tarots en Toscane, ou du Queen Califia’s Magical Circle, dans le Kit Carson Park à Escondid (Californie). D’autres ont été commandées par des États, ou des régions. Notamment en Israël à Jérusalem, la municipalité lui a commandé en 1971 un monstre pour enfants, Le Golem, inauguré en 1972 dans le parc Rabinovitch, qui porte désormais le nom familier de The Monster Park.


En 1994, la Jerusalem Foundation lui passe une deuxième commande pour le Zo biblique de Jérusalem. Niki produit un ensemble de sculptures d’animaux intitulé L’Arche de Noé qu’elle termine en 1998. De même en 1987 François Mitterrand lui a commandé la fontaine de Château Chinon. Jouant de sa beauté, de son talent à porter les toilettes les plus étranges, l’artiste a très vite attiré les médias sur elle et du même coup sur son compagnon devenu ensuite son époux: Jean Tinguely. Mais si les médias se sont laissés abuser par cette apparente désinvolture, les historiens de l’art, comme Catherine Morineau, Pontus Hultén, ou Amelia Jones, ont bien retenu d’elle ses œuvres fortes, démesurées, et ses prises de risques.


Niki de Saint Phalle laisse derrière elle une œuvre immense dont elle a fait de généreuses donations en particulier au Sprengel Museum Hannover et au musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice. Niki de Saint Phalle a également soutenu plusieurs causes: celle des Noirs américains, celle de la libération de la femme du patriarcat, celle des malades atteints du sida, et la postérité de son compagnon en œuvrant pour l’ouverture d’un musée Tinguely à Bâle.


Au musée d'art moderne de Nice


Niki de Saint Phalle


NIKI DE SAINT PHALLE, née à Neuilly en 1930, est une artiste de réputation internationale, notoire pour ses Tirs spectaculaires, pour ses Nanas et pour certaines réalisations monumentales de sculptures habitables. Elle est un membre éminent du Nouveau Réalisme, auquel Pierre Restany l'a conviée à se joindre au début des années 60. L'œuvre de Niki de Saint Phalle est empreinte de sa vie, riche de rencontres et d'expériences parfois douloureuses. Elle est féministe et féminine et défend les minorités culturelles. 


Cette rétrospective présente trois cent vingt cinq œuvres de l'artiste, dont les cent soixante-dix issues de la donation. Certaines de ces œuvres sont peu connues, ou ont été très peu exposées en France (les dernières expositions significatives ont eu lieu en 1980 au Centre Georges Pompidou et en 1993 au musée d'Art moderne de Paris) elles proviennent, en effet, de la collection personnelle de l'artiste. Niki de Saint Phalle fait partie de ces artistes dont la force expressive se moque des modes et des courants. Dans sa pratique des arts plastiques, on peut déceler une connivence avec l'Art d'assemblage tel qu'il s'exprime chez certains artistes américains à la fin des années 50 à New York, puis chez les Nouveaux Réalistes au début des années 60 à Paris. C'est un monde poétique très personnel qu'elle a créé à partir de matériaux du quotidien. Elle y trouve l'indispensable respiration vitale nécessaire à son équilibre.


Son vécu lui sert d'aliment, nourrissant son imaginaire, fécond, terrible parfois lorsqu'on décrypte certaines compositions. Niki de Saint Phalle utilise le champ du tableau pour y expulser des émotions violentes, notamment les Assemblages, les Tirs, les Accouchements ou les Crucifixions. Il n'est pas anodin qu'elle ait choisi les éléments constitutifs des paysages-assemblages parmi les objets blessants, agressifs, destinés à tailler, à trancher, à percer. Couteaux, clous, ciseaux, rasoirs se multiplient, sombrant dans le lit de plâtre sous-jacent innocents paysages, tableautins faussement enfantins, où parfois, parmi des jouets se glissent des outils rouillés, des roues dentées et des hachoirs.


Peu à peu l'œuvre de Niki de Saint Phalle dépasse le cadre de l'introspection salvatrice mais égocentrique pour atteindre à une réflexion sur la comédie humaine.


Toute son œuvre devient une fresque dans laquelle elle met en scène des histoires à la manière de contes de fée, où se mêlent délices et horreur. Par métaphores, elle donne à voir sa vision de l'humanité. Ses idoles sont dans un premier temps des poupées échevelées hurlantes exprimant sa propre souffrance d'un vécu en contradiction profonde avec sa personnalité. Le microcosme de sa famille la met en contact très tôt avec les difficultés de communiquer avec l'autre, avec l'hypocrisie, avec la perversité, avec tout ce que l'on ne dit pas par convention, et qu'elle refuse profondément au risque même d'en voir sa santé altérée.


Au fur et à mesure que l'artiste atteint une maturité et aussi un apaisement, l'image de la femme qu'elle nous donne évolue vers une plus grande sérénité; ce sont les Nanas de tissu et de fils sur carcasses de treillage métallique, borgnes ou échevelées, parfois à l'état de tronc (Nana Boule sans tête, Erica Marilyn) qui présentent des silhouettes gravides inspirées des représentations féminines paléolithiques.


Le choix opéré dans la sélection des œuvres de l'exposition met en évidence l'importance de sa création artistique.


J. Delauney



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