SAINT-DELIS Henri De (1878-1949) (d’après)

Henri de SAINT-DELIS, né en 1878 à Hesdin et mort à Honfleur en 1949, est un peintre français.

Henri de Saint-Delis ne fut, de son vivant, connu que de ses amis, peintres comme lui. En effet, toute sa vie il garda ses œuvres jalousement à ses côtés, rechignant à les exposer au public, et plus encore à les vendre.

Né dans le Pas-de-Calais, il arriva au Havre avec sa famille à la mort de son père, tout enfant encore: il avait quatre ans. Il y fit plus tard son entrée au lycée ou son premier camarade de classe fut Othon Friesz, celui-là même qui un jour confia qu’« Henri de Saint-Delis est le meilleur d’entre-nous ». Et lui aussi, comme Friesz justement, mais aussi comme Dufy, Braque, Lecourt, Albert Copieux, qui tous furent ses amis, suivit les cours de l’École des Beaux-arts du Havre du temps de Charles Lhuillier. Puis à l’instar de ses amis il alla à Paris, choisissant de travailler à l’Académie Julian, mais la tuberculose l’empêcha de s’y attarder et sans doute de suivre la voie qui menait comme tout naturellement les peintres talentueux d’alors jusqu’au Salon d’automne. Ainsi frappé par la maladie il partit pour la Suisse où il séjourna trois ans, de 1916 à 1919, à Leysin et où il peignit de nombreux paysages de montagnes. En 1920, il rejoignit l’estuaire de la Seine et y demeura dès lors jusqu’en 1949, c’est-à-dire jusqu’à sa mort. Trente années exclusivement consacrées à la peinture et à quelques élèves, tels Piaggi, Gabet, Fischer, Leterreux ou Legros, et pendant lesquelles il vécut chichement, presque misérable, mais toujours sans rancœur aucune quoique désabusé, offrant jusqu’à ses derniers jours à ceux qui le connurent, sur un visage de vieillard l’expression d’une inaltérable tendresse. Le public ne découvrit son œuvre qu’en 1954 lors d’une exposition rétrospective organisée par la galerie André Weil à Paris, cinq ans après sa mort.

Akoun 2008: 55 000 €.