> POLIAKOFF Serge (1900-1969)

POLIAKOFF Serge (1900-1969)


Biographie


Le peintre russe Serge Poliakoff naît le 8 janvier 1900 à Moscou et est considéré comme un représentant important de l’École de Paris. En 1917, il fuit la Révolution russe, prend le chemin de Constantinople et parvient en 1923 à Paris où il passera toute sa vie, à l’exception de quelques années. Il gagne tout d’abord sa vie comme musicien et commence parallèlement des études intensives de peinture. Il est inscrit dans les Académies parisiennes Frochot et de la Grande Chaumière depuis 1929 et change au bout de six ans pour étudier à la Slade School of Art de Londres pendant deux ans encore. Il varie d’abord les thèmes des traditions académiques et préfère peindre des motifs figuratifs comme des nus, des habitations, des arbres etc. Après 1935, l’artiste découvre successivement l’abstraction et exploite la couleur en tant que couleur sans représentations figuratives. Serge Poliakoff est influencé de manière décisive dans cette direction par Kandinsky dont il fait la connaissance après être rentré à Paris. Il apprend à apprécier la qualité émotive de la couleur grâce à Sonia et Robert Delaunay et son intérêt pour les contrastes simultanés est alors éveillé. Avec ses compositions aux formes colorées courbes, le sculpteur Ott Freundlich exerce également une influence primordiale sur le langage pictural de Poliakoff. Ce dernier développe une forme très particulière de peinture abstraite et juxtapose diverses surfaces de couleur. Dans les années 40, il s’en tient aux tons gris-marron et étoffe sa gamme de couleurs de tons vifs tranchants à partir de 1950. Dans ses dernières œuvres, il réduit sa polychromie vive à des nuances ocre et développe un penchant pour les créations monochromes. Les tableaux de Serge Poliakoff sont présentés dans des expositions d’art internationales dans les années 50 et 60. Suite à sa naturalisation en France en 1962, l’artiste obtient une propre salle à la Biennale de Venise. Les années suivantes, il se consacre surtout aux lithographies à partir de 1962 ainsi qu’à des tableaux au format plus petit car il doit se ménager après un infarctus du myocarde en 1965. Serge Poliakoff meurt le 12 octobre 1969 à Paris.


La Fondation Dina Vierny (musée Maillol) organise une rétrospective exceptionnelle de l'œuvre de Serge Poliakoff (1906 1969). La dernière grande exposition consacrée à cette haute figure de l'abstraction remonte à l'an née 1970 et fut présentée au musée national d'Art moderne. Alors qu'il préparait cette manifestation, Poliakoff dé céda le 12 octobre 1969.


La très belle présentation actuelle comporte cinquante huiles et quarante gouaches et s'agrémente d'une reconstitution de l'atelier de Poliakoff par son fils Alexis. L'amitié qui unissait Dina Vierny au peintre s'est en effet perpétuée avec le fils de ce dernier. C'est là aussi un des attraits particulier de cet évènement. Dina Vierny, sur les encouragements de Matisse pour lequel elle avait posé en 1941, avait ouvert sa galerie en 1947.


"J'imaginais, écrit-elle, "dans ma candeur rencontrer aussitôt de nouveaux talents; il n'en fut rien. Déçue, j'en parlais à Matisse : "Mais où sont donc les artistes ?" et Matisse répondit en souriant: "Ils se manifesteront" !


Ils le firent en effet. Dina Vierny connaissait Serge Poliakoff comme musicien. Il était guitariste de métier et l'accompagnait quand celle-ci chantait avec les tsiganes Dimitrievitch. Lorsqu'elle découvre le peintre elle est bouleversée, et l'est encore ! Poliakoff ne tarde pas à faire une importante exposition rue Jacob, dans la galerie de Dina. Le tout-Paris s'y rend mais aucun tableau n'est vendu! Il reste que Dina Vierny va devenir une collectionneuse des œuvres de Poliakoff: "Je ne pouvais pas me résoudre à me séparer de certaines œuvres." Ce qui n'est pas toujours le plus lucratif dans le négoce de l'art ! Bien des années plus tard, le rêve d'un grand musée prit enfin naissance. C'est l'actuel musée Maillol (cf. "Valeurs de l'Art n°33). Une salle est consacrée en permanence à Poliakoff. Les œuvres présentées sont d'une exceptionnelle qualité et leur sélection marquée par le choix de la collectionneuse, de l'amatrice et par l'amitié dont la galeriste accompagna le travail du peintre. A cette collection essentielle s'ajoutent des prêts de musées et de collectionneurs privés français, et l'on compte un grand nombre de gouaches qui ne sont pas connues du public.


Parmi les grands peintres abstraits Poliakoff figure comme l'un des ascètes de l'intensité. On ne répètera jamais assez que la démarche picturale qui sous-tend le difficile chemin de l'abstraction, est une quête dont seule ment quelques artistes ont révélé les puissances émotionnelles, les vibrations intenses. Kandinsky, De Staël, Malevitch, chacun à sa manière, constituent des réussites exemplaires. Et non moins celle de Poliakoff dont l'authenticité et la tension ne sont jamais démenties. A l'occasion de cette son fils Alexis nous livre quelques précieux souvenirs : "Poliakoff n'a jamais eu de véritable atelier. Voulant vivre au cœur du quartier latin, il n'aurait pu en trouver... Quand nous habitions à l'hôtel, puis dans différents appartements, il se gardait une salle de bains, une chambre ou un coin de pièce, même quand nous louions une mai son de villégiature."


Poliakoff n'aimait pas vernir ses peintures, mais préférait, au témoignage de son fils, que la peinture vive sa vie. Le fait que temps puisse faire apparaître ses préparations ne le gênait pas mais participait des magies picturales. Poliakoff recherchait le rayonnement et préférait que ses œuvres soient regardées dans le demi-jour.


Poliakoff ne cessa d'exercer son métier de musicien qu'en 1952, quand il signa un contrat avec la galerie Bing. Il avait pourtant reçu le Prix Kandinsky en 1947. Il avait fait la connaissance de celui-ci en 1937, lors de son retour à Paris après deux années d'études à la Slade School of Art de Londres. Né en 1906 à Moscou, sa fa mille subit les tribulations liées à la révolution de 1917. Réfugié à Constantinople avec sa tante, il l'accompagne à la guitare car celle-ci est une chanteuse célèbre. Pendant les trente années qui suivent, la guitare assurera sa subsistance. La musique est son premier métier.


C'est en 1923 que Poliakoff se fixe à Paris. Quelques années plus tard, en 1929, il suit les cours de l'académie Frochot et travaille à la Grande Chaumière, haut lieu de passages à Montparnasse. Il expose pour la première fois, en groupe, en 1931, à la galerie Drouant. En 1935 il part à Londres comme on l'a dit. C'est dans le courant des an nées cinquante qu'il fait la connaissance de Dina Vierny. Poliakoff a fait des expositions dans le monde entier. Il est naturalisé français en 1962 et prend part à la Biennale de Venise cette même année où une salle lui est consacrée.


Cette heureuse exposition confirme la vocation du musée Maillol et de sa fondatrice qui a toujours rêver de montrer ce qu'elle aimait :


"Je visite souvent la salle Poliakoff. N'est-ce pas là la suprême fonction d'une grande œuvre et d'un musée que de pouvoir faire plaisir.' Nous sommes d'accord!


A. Calonne










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