> KLEE Paul (1879-1940) (d’après)

KLEE Paul (1879-1940) (d’après)

KLEE Paul est né le 18 décembre 1879 à Münchenbuchsee en Suisse. Il est mort le 29 juin 1940 à Locarno en Suisse. 


C’est un artiste peintre d'origine allemande.


En 1910, KLEE Paul réalise ses premières expositions au musée des beaux-arts de Berne puis à la Kunsthaus de Zurich et à la galerie de Winterthur. Durant ces expositions, il présente plusieurs de ses oeuvres et notamment des eaux-fortes.


Cependant, malgré les nombreuses expositions, ce n’est qu’en 1917 que Paul Klee connaît ses premiers grands succès pendant la Première Guerre mondiale.


Dès 1920, KLEE Paul enseigne au Bauhaus de Weimar. Puis en 1931, il devient professeur à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf.


En 1934, suite à des attaques violentes envers sa personne, l’artiste s’exile en Suisse où il demande à être naturalisé. Sa demande n’obtient faveur qu’après sa mort en 1940.


Légèrement influencé par l'Impressionnisme et le Jugendstil, Klee fut, dès ses débuts, un visionnaire. Très tôt convaincu qu'il existe en nous et autour de nous une somme infinie de réalités possibles, des arrière plans métaphysiques et plastiques, une indénombrable diversité de formes visibles dans lesquelles se manifeste l'invisible, Klee cherchera toute sa vie à "rendre visible l'invisible", mission qu'il assigne à tout art.


Afin d'explorer l'invisible et d'en ramener des images, l'artiste doit être doté d'une technique assez riche et assez souple pour être capable de traduire immédiatement, avec les matériaux qu'il possède, les objets de sa vision.


Ainsi Klee a-t-il pratiqué toutes les techniques, usé de tous les matériaux afin que l'invisible, devenu visible, s'y reflétât sans se déformer.


Enseignant au Bauhaus, Klee formule une "théorie de la mystique de la ligne"-"L'alchimie de la forme et de la couleur" tend à réorganiser une sorte d'intuition cosmique qui dépouille l'objet & tout


apparence et de tout accident. Cherchant à atteindre ce qu'il nomme la "extra le de la totalité de l'espace et du temps" dans but de saisir la substance de l'œuvre d'art, Klee fini par déconcerter par l'accent de réalité qu'il donne à des figures inconnues, entrevues dans les rêves, ou perçues comme habitant les "mondes possibles".


L'exposition propose un nouveau regard sur cette œuvre prodigieuse rem plie de mystères. Elle révèle un artiste capable de découper ses œuvres aux ci seaux pour en faire des fragments auto nomes et rend transparentes les relations entre l'esthétique et la thématique du peintre. Elle montre enfin que cette œuvre mystérieuse et prolifique n'est pas purement symbolique, en ce sens que les formes réalisées n'ont pas une dimension hiéroglyphique immédiate ment traduisible.


Klee lit Voltaire dans le texte ainsi que Molière, Corneille, Racine et Shakespeare. Klee pense qu'un peintre doit être à la fois poète, naturaliste, philosophe pour mieux pénétrer les secrets de la mécanique plastique d'un tableau de ses agents formels ou de sa signification métaphysique.


La peinture naît des impressions que l'artiste, grâce à son imaginaire et sa connaissance de la for me et de la couleur, va transcrire sur l'espace expérimental que constitue la toile. Le cheminement est parfois difficile pour le spectateur mais toujours gratifiant! Gratifiant parce que ce déchiffrage du tableau s'apparente à celui d'une partition de musique autre domaine où l'artiste, violoniste accompli, excellait.


Dans la "Confession Créative" publié en 1920, l'artiste écrit:


"Les lignes les plus diverses - Taches - Touches estompées - Surfaces lisses - estompées - Striées - Mouvement ondulant Mouvement entravé - Articulé - Contre mouvement - Tressage - Tissage - Maçonnage - Imbrication - Solo - Plusieurs voix - Ligne en train de se perdre - De reprendre vigueur (dynamisme)".


Autant d'annotations qui dessinent une véritable grammaire des signes. Une grammaire vivante car pour le peintre "la forme est fine, morte, la formation est vie". 


Pour Klee, le peintre doit être voyant et voleur de feu. La peinture devient un merveilleux catalyseur pour mieux saisir le sens du monde qui nous entoure et en comprendre l'origine. Car "l'œuvre est au premier chef genèse et son histoire peut se présenter brièvement comme une étincelle mystérieusement jaillie d'on ne sait où qui enflamme l'esprit, actionne la main et, se transmet tant comme mouvement à la matière, devient œuvre".


Faits de hachures ou de traits complexes, filiformes et labyrinthiques, les dessins de Klee évoquent des paysages imaginaires, des partitions de couleurs, des" architectures fantastiques". Discrète, vibrante, chargée d'une mystérieuse énergie, la couleur "des lilas et des jaunes clairs, des mauves, des bleus liquides, des roses rehaussés d'idéogrammes et de signes dont le sens se propose en déchiffrement et se dérobe en même temps" rend visible cet impressionnant système de signes, tissu vivant de peinture et sonde les différents strates de l'invisible. Tout ce qui est ferme, solide, enraciné est comme soumis à un léger bombardement neutronique de la couleur qui ne laisse subsister que la substance des choses".


Tout ce qui est informe, instable, au bord de la métamorphose est pris dans les rets implacables du dessin. L'artiste s'installe au cœur des choses pour mieux décrypter la substance même des choses.


Utilisant les ciseaux comme le chirurgien qui taille dans la chair avec son bistouri, Klee triture la matière, sonde la couleur, et donne la vie à un ré seau de lignes et de couleurs, innovant sans cesse.


A partir de quelque cent compositions originales Klee pourrait ainsi créer quelques trois cents toiles disséminées aujourd'hui de part le monde, obéissant au principe même de la prolifération des cellules.


Cette approche "divisionniste" de l'art est manifeste dans toutes les catégories de son œuvre, des aquarelles de Tunisie jusqu'aux formations de paysages en passant par les compositions en "patchwork", utilisant tantôt le crayon tantôt l'encre, tantôt l'huile, tantôt l'aquarelle.


A travers les deux cents œuvres de l'exposition, le spectateur se prend au jeu de ces savantes associations, de ces agencements lumineux d'où s'ex hale une extraordinaire poésie. A lui de retrouver sa fraîcheur d'enfant pour comprendre la magie de ce regard d'émerveillé.


J. Delauney

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