> JUDIKAEL (JUHEL Pierre, Dit-) (1937-)

JUDIKAEL (JUHEL Pierre, Dit-) (1937-)

Né en 1937. École française. Art brut. Expositions en France : Orangerie du Luxembourg (Sénat). Expositions collectives : Salon de la figuration critique au Grand Palais. Prix et récompenses : Toile d’or (1990). Collection particulières : Canada, Allemagne, Etats-Unis, Suisse, Australie. Divers : Réalisation d’œuvres monumentales dont Guillaume Le Conquérent, extrait de la Tapisserie de Bayeux (33 panneaux de 2m) et portraits de grands personnages sur le thème de la Révolution.


 


Sans doute coutançais d'origine, au bord de sa Soulles natale, a-t-il eu une enfance heureuse et mélancolique, sereine et contemplative, qui va semer en lui la substance créative lui restant propre tout au long de sa vie de peintre. A partir d'un dessin souvent naïf, il va chercher à se sublimer pour nous communiquer cette invention poétique étrange qui apporte une dose essentielle de pureté au monde artistique. Il agit comme un catalyseur de rêves fait de mystères et de réalité à la fois pour susciter après une première impression de tristesse, une espèce de nostalgie joyeuse et de joie enfantine, pour nous faire comprendre et distiller l'idée que l'on doit tout à l'enfant que l'on a été. Et ce pur tend un piège aux impurs que nous sommes car est-il sûr que nous interprétons de la bonne façon son jeu de couleurs, ses préoccupations picturales où parfois l'humour. Il orchestre savamment une valse des contraires entre tendresse et détresse, innocence et effroi. En fait, il pose l'éternelle question de l'origine et du devenir à travers son optique très personnelle, certes polychrome, mais se fixant par touches légères et volontaires sur le noir ou sur le rose, comme esquissant un nouveau mouvement perpétuel entre le quotidien et l'irréel. Comme Braque le lui insuffle, il écarte délibérément l'aspect banal, géométrique ou concret des choses, pour construire sa projection propre à travers l'âme de son cœur. Pour lui, regarder, observer, c'est déjà interpréter dans un langage judikaëlien, le plus proche possible de celui qui va trouver devant sa toile et qui va interroger son œuvre non pas par curiosité mais par souci d'identifier un regard, un geste, un décor, un vestige peut être d'une enfance éloignée où rien n'était bleu excepté le ciel.


 


Certes, dira-t-on c’est l’aventure de l’art brut, le dépouillement et l’éloignement à coup sûr de l’imagerie tout faite. Mais dans cette investigation, nous retrouvons les valeurs propres à chacun imprégnées depuis l’enfance, l’exaltation au spectacle du cirque, les premiers regards de notre moitié virtuelle qui croise notre chemin, la jouissance profonde sous la caresse électrisante du chat, la confidentialité d’un intérieur, tout cela dans des formes simplifiées et des volumes restreints, hérités de l’école de la sculpture où JUDIKAEL a fait ses armes et affirmé ses dons.


Influence des fresques égyptiennes, de Jérôme Bosh (visages féminins), du Douanier Rousseau ? Malraux n’a pas été le dernier a dire et à écrire qu’un peintre cherche toujours à imiter ou à transcender ses maîtres, souvent inconsciemment


Et chemin faisant, JUDIKAEL nous invite au voyage dans l’insolite ou l’inattendu en manipulant sa baguette magique dans le monde infini des formes, des couleurs, des équilibres nouveaux, des inventions libertaires qui vont déboucher sur des créations émotives qu’il veut absolument transmettre, comme appel discret mais efficace au bonheur de vivre.


Son secret ? La spontanéité, la curiosité, l’invention à partir de la simplicité. Mais il n’a pas fini de nous séduire, comme il semble chaque fois, que sa toile est trop petite, pour nous susurrer à l’oreille ce mot de Tristan Corbière : « on ne doit pas peindre ce que l’on voit, il faut peindre uniquement ce que l’on n’a jamais vu et qu’on ne verra jamais ».

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