LES CAVALIERS

Marblo : les mystères du signe

La peinture de Marblo semble tisser des liens privilégiés avec la tradition ancestrale des peintres d'Amérique du Sud comme l'indique la forêt de symboles et de formes issus des plus anciennes traditions ésotériques. Le tableau devient labyrinthe, exaltation du carré, jeu de pistes proche de la marelle, un univers codé peuplé de figures anthropomorphiques au dessin énigmatique. La lecture devient aventure picaresque au cæur de cette architecture du signe : rythmes magiques précolombiens, pierres striées, bas-relief, bijoux cloisonnés, calendrier maya, ascétisme formel, éloge de la forme contenue et construite. Pâteuse, opaque, la matière exprime cette totale liberté de la couleur qui souligne la pré science du dessin. "Les jaunes burinés, ravinés" éclatent d'une force totalement maîtrisée, “gravitent autour de ces criques mordorées, cloisonnées en safran, plages d'ors bruts en leur matité, blondeurs carrées de grains de maïs. Toute la gamme complémentaire, complice donc indispensable, toute la gamme de bleus laiteux, des variations de la fragile turquoise, bleus des porte-bonheurs iraniens et des sulfures de Murano ou de la métylène antique ou des verres opacifiés par les siècles jusqu'au bleu sublime, céramique et oriental : (...) azurs d'autant plus remarquables qu'ils n'agissent qu'en contrepoint discret ou alors s'imposent en reléguant cette fois les orangés en faire valoir" comme l'a écrit si justement Jacqueline Viollin dans un article intitulé "Marblo ou les énergies de l'Art”.

Il est difficile de résister au charme de ces chromes, de ces ocres, ces soufres et ors lumineux qui structurent la toile ainsi qu'à la course de ces chevaux immortalisés par l'écriture du signe pictural.

Il est temps de découvrir Marblo qui a déjà été reconnu par de nombreuses expositions importantes en France comme à l'étranger, notamment en Espagne et aux Etats-Unis.

T. Demaubus