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JEUNES MARIES

JEUNES MARIES

17.00 x 14.00 cm

5O474

Signée en bas à droite, numérotée 40/50, format papier 18x25.

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Raya Sorkine ou la fureur de peindre

Je ne connais ni mes yeux ni mes mains. Ils obéissent au secret de mon âme" aime répéter Raya Sorkine. L'artiste évoque souvent l'âme, ce par quoi il a toujours su insuffler à son oeuvre dans un renouvellement constant la vie, sa vie, élément indispensable aux yeux du peintre et qu'il doit nécessairement transmettre pour saisir l'inaccessible. De cette métamorphose du regard qu'il impose à chaque chose et de ce don magique qu'il transmet à la matière et aux couleurs, Raya Sorkine détermine ainsi, par son langage si particulier, une nouvelle démarche si singulière à la peinture figurative de notre temps.

L'alchimie spirituelle de Raya Sorkine exalte le parfum de l'existence, la "musique des souvenirs, le silence du bonheur simple, la lumière des êtres". L'oeuvre de Raya Sorkine porte l'empreinte d'une véritable dimension poétique, mystique même, toujours sereine. Avec une force telle dans la couleur qu'elle fait immédiatement jaillir à l'esprit l'expression d'André Breton “explosante - fixe".

L'art de Raya Sorkine est magique avec autant de naturel et de spontanéité que “le mouvement de la fleur qui bourgeonne puis s'ouvre au soleil, et qui laissera tomber ses pétales pour devenir fruit et graine”. Raya Sorkine, démiurge de la peinture, appelle à la fraternité entre les hommes.

Sa première rencontre avec la peinture remonte à son enfance où une longue maladie l'oblige à garder la chambre pendant plusieurs mois à la ferme paternelle de Gambais. Il y peint ses premières aquarelles, paysages familiers, natures mortes, scènes de la ferme qui suscitent déjà l'enthousiasme de son premier admirateur : le médecin de famille !

Puis, au gré des rencontres et des amitiés, Raya va forger son tempérament de peintre, encouragé notamment par Berthonmé Saint-André, Yves Brayer et Aujame à la Grande Chaumière.

Peu à peu l'artiste acquiert la science des glacis et des vernis, les petits trucs et les vraies connaissances de l'art de peindre. Sa rage de peindre aura raison des obstacles nombreux qui viendront tenter de nuire à l'épanouissement de sa vocation.

A l'âge de trente-trois ans, Raya retrouve la terre d'Israël où il vit dans un kibboutz et partage le labeur quotidien des Sabras.

De Suède aux Etats-Unis en passant par l'Allemagne et l'Espagne, l'artiste tente d'assouvir sa soif d'horizons nouveaux et d'expériences nécessaires à l'enrichissement de son art.

Son port d'attache, il le choisit en Provence, à Carpentras où il installe son atelier entre vignes, guarrigue et oliviers.

A l'image de l'artiste qui fait corps avec elle, l'oeuvre de Raya Sorkine évoque le "work in progress” de Joyce : l'oeuvre en train de se faire.

Paysagiste de talent, Raya Sorkine est l'auteur de visions tourmentées de la Bretagne ou de la Beauce des soirs d'orage. Pourtant, le paysage, au fur et à mesure de l'évolution artistique de Raya, va tendre à n'être plus qu'une partie de la toile. Dès ses premières toiles, Sorkine va mettre dans sa peinture ce qu'il est, mais aussi, tout ce qu'il est. Rien ne vient de ce qui n'est pas lui.

L'époque des paysages était l'époque du pittoresque et de la formation. Bien sûr, il y a toujours l'oeil du peintre qui voit, le regard posé sur les choses, qui analyse et reconstruit plastiquement l'univers, le traduit par le geste de la main sur la toile.

Lorsque Cézanne disait de Monet : "ce n'est qu'un oeil mais quel oeil !", il voulait dire qu'il ne suffit pas de voir, encore faut-il savoir "raisonner", “magnifier", transcender ce que l'on voit, arracher aux êtres le secret de leur âme. Par l'alchimie de ses couleurs et la stylisation à laquelle il est parvenu, par les simplifications qu'il impose aux formes et aux figures, Raya Sorkine délivre les êtres qu'il peint de leur condition humaine, douloureuse pour leur conférer la permanence sereine de signes picturaux qui parlent au coeur.

L'imagination a sa part dans la peinture de Sorkine, l'imagination de la sensibilité juive qui le rapproche parfois de Chagall - même si la comparaison demeure quelque peu artificielle.

Toute sa vie durant, jusqu'à ce jour, l'inquiétude a accompagné Raya Sorkine. Elle l'habitera toujours, compagne fidèle, tourment perpétuel du créateur regardant vers ce qui va venir. Ce sont les toiles à faire qui comptent. Et Sorkine, avec ce goût du rêve et de la poésie qui l'habite, veut toujours faire mieux - non pas dans le sens de la perfection - notion souvent étrangère à l'art - mais de la constante amélioration de son propre langage plastique.

Tout se passe comme s'il y avait en lui deux flux, deux forces qui s'opposent et concilient leur contradiction en une unité parfaite. Emporté par un lyrisme expressionniste, une part de l'artiste réagit, tempère et redistribue les données de la composition.

Les fulgurations de ses couleurs ne frôlent jamais la violence, adoucies par les finesses et les subtilités inscrites par la lame du couteau.

Les bleus, où “jouent de mystérieuse profondeurs et la flamboyante gamme des rouges l'apparentent à ses glorieux devanciers du temps médiéval, les imagiers des cathédrales, quand leurs polychromies décoraient les statues et bas-reliefs qui racontaient l'histoire sainte au peuple des croyants".

Les contrastes sont intenses, dans des couleurs résolument anti-naturalistes qui caractérisent ses toiles aux composantes expressionnistes, naïves, mystiques, symboliques.

Quant à l'intensité des coloris, elle est telle que l'on a l'impression que la lumière provient de l'intérieur du tableau, obéissant quelque part aux lois mystérieuses du vitrail.

On évoquera notamment la lumière traversant l'oeuvre, prête à tout moment à la faire éclater, exaltant le rayonnement des tons, transformant les formes suivant leur transparence ou leur opacité, pouvoir souverain liant la forme à la couleur.

Ainsi Raya Sorkine est-il parvenu à faire entrer sa mystique toute personnelle jusque dans la matière plastique, la "pâte rougeoyante ardemment triturée". D'où le choix des titres révélateurs : "Le jour du grand pardon", "Les amoureux à l'âme jaune", "Le peintre transformé", "L'éternel voyageur".

Toute la peinture de Raya Sorkine semble nous crier quelque chose que nous devons entendre par le regard : ce quelque chose qui fait que les chemins de l'art peuvent transformer notre être et nous apprendre à voir jusqu'au fond des choses.

A l'instar de son jongleur qui fait tourner des boules de couleur dans le ciel, Sorkine a la tête dans les étoiles.

Raya Sorkine est le peintre de l'espoir.

T. Demaubus

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