> HEAULME François (1927-)

HEAULME François (1927-)

François Heaulmé accomplit ses études secondaires au lycée de Thônes (Il se souviendra avec reconnaissance d’un bon professeur, l’abbé Greffier, qui y oriente ses exercices de rhétorique vers la peinture) puis au Lycée Michelet à Paris. C’est ainsi dès sa prime jeunesse qu’en autodidacte et en habitué du Musée du Louvre, il étudie la peinture sur le motif3. Vivant alors dans une modeste chambre de la Rue Mademoiselle (il s’installera plus tard à Montmartre), il va vivre de peinture décorative d’abat-jour4 et de restauration de tableaux anciens5. Dans les musées, François Heaulmé va copier Pierre-Paul Rubens, il va s’intéresser particulièrement à Goya, Rembrandt et Honoré Daumier, tandis que parmi les peintres de son temps, il va admirer Francis Gruber, Bernard Lorjou et Paul Rebeyrolle. C’est en 1956 que le marchand de tableaux Hervé Odermatt découvre la peinture de François Heaulmé et qu’il « s’affirme bouleversé par l’expressionnisme agissant de celui qui deviendra son poulain ». Choisissant de se mettre à distance de la capitale, François Heaulmé quitte dans un premier temps Paris pour le proche département de la Marne (où il peut partager son temps entre ses travaux plastiques, les obligations parisiennes et ses plaisirs que sont la lecture et la pêche), puis en 1967 pour Saint-Cirice (Lot) où il restaure de ses mains une propriété du XVIII siècle. C’est dans le Lot qu’il aborde l’expression par l’estampe avec le monotype, appelé à constituer cette part importante de son œuvre qu’il présentera à New-York où il séjournera tout le long de l’année 1979. Dans son texte autobiographique Le chien du pâtissier, François Heaulmé s’efforce de définir l’expressionnisme: c’est « comme si l’image, incapable de décoller du monde, d’elle-même, engorgée de sa propre sensualité, s’exaspérait sur elle même, se livrant souvent à la pire debauche »7. Puis, concluant en forme de confession sur sa propre peinture: « J’ai souvent commis ce pire sous label d’expressionnisme. Combien de chiens n’ai-je pas menés à la torture et à la mort par zèle intempestif de l’image? Nulle trouble complicité avec la mort, nul dessein moralisateur derrière cette gesticulation. Simple aveu d’une impuissance à célébrer la beauté. Même si les « soleils noirs » peuvent aveugler parfois d’une étrange beauté. L’image, ne pouvant témoigner du plus haut silence, percevait d’emblée une plus grande commodité à s’alimenter de fracas et d’horreur. L’aveu de sa sincérité n’absout pas sa perversion. Tel est le tragique d’un certain expressionnisme. ». il a encore confié: « Je veux vivre très vieux pour peindre des fenêtres ouvertes sur des ciels très bleus7 ». Mais, lorsqu’il a quitté ce monde, en octobre 2005, François Heaulmé n’était pas « très vieux ».

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