> FONTANAROSA Lucien-Joseph (1912-1975)

FONTANAROSA Lucien-Joseph (1912-1975)

Lucien Fontanarosa, né le 19 décembre 1912 à Paris et mort le 27 avril 1975, est un artiste peintre et illustrateur français. Son père, Francesc Fontanarosa, et sa mère, Stefania Lucchin, italiens, viennent s’installer à Paris au début de 1912, précision nécessaire|où son père exerce le métier de tailleur1. Son enfance est partagée entre Paris et Padoue. Ses séjours en Vénétie auront une influence sur son œuvre. Il fréquente, tour à tour, l’école communale à Paris et à Sanrem où ses parents se fixent en 1921. Puis en 1923, c’est le retour définitif de la famille Fontanarosa à Paris. Tout jeune, attiré par le dessin, on peut le voir, vers 1924, passer ses dimanches à crayonner dans les rues de Paris, sur les quais ou en banlieue. Il suit les cours du soir de dessin à l’école de son quartier, et, le jeudi, conseillé par Gérard Cochet, il dessine d’après l’antique à l’Académie Julian. Dans la « toilette » de coton noir qui enveloppe les costumes qu’il a pour mission de remettre aux clients paternels, il glisse un carnet de croquis. Pour Lucien Fontanarosa ce furent là des années merveilleuses: « Elles ont beaucoup contribué à ce que se fortifiât chez moi ce goût que je ressentais, très jeune, et presque instinctivement, pour les arts. ». Ses parents ne s’opposent pas à son désir de dessiner et de peindre, mais lui conseillent d’apprendre un métier. Il entre en 1927 à l’École Estienne à Paris, à l’atelier de dessin lithographique. Un prix obtenu à cette école lui permet de faire un voyage en Tunisie en 1931. La discipline dans le travail et les conseils reçus durant ces quatre années passées à l’École Estienne lui seront d’un grand secours dans l’avenir. Sorti d’Estienne, en 1931, ses parents lui accordent un an d’essai à l’exercice de la peinture, à la condition d’entrer à l’École nationale des beaux-arts de Paris. Il travaille de plus en plus, suit les cours du soir de l’École des Arts Appliqués, travaille au musée du Louvre, au jardin des Plantes et dans la rue. Il installe son premier atelier dans une boutique désaffectée et y travaille seul. Les toiles cubistes le mettent sur la voie. Pour comprendre les grands classiques, Le Concert champêtre du Titien, au Louvre, sera le point de départ de toute une série d’études qu’il fera au musée même. Il expose ses œuvres à la Galerie l’Archipel en compagnie de Mané-Katz et d’Oguiss. En 1932, Lucien Fontanarosa entre comme élève libre dans l’atelier de Lucien Simon à l’École des beaux-arts de Paris, atelier où l’on travaille en toute liberté: le climat lui convient, et il se lie d’amitié avec ses condisciples comme André Hambourg, Jean Navarre ou Georges Rohner. En 1933, il y fait la connaissance d’Annette Faive, qui deviendra sa femme. Il partage dès lors son temps entre les cours de l’École des beaux-arts et son atelier. Fontanarosa ouvre en 1933 son second atelier, au n 6 de la rue Asseline dans le 14e arrondissement. Il expose pour la première fois au Salon de la Société nationale des beaux-arts avec un Nu dans l’atelier. Quoique la fréquentation des cours de l’atelier Simon soit toujours assidue, il travaille en grande partie seul. En août, il fait un bref voyage en Italie. Fontanarosa obtient en 1934 une bourse de voyage de l’État et part pour l’Espagne en novembre. Il y découvre les relations existant entre les peintres espagnols et les Vénitiens qu’il ne cesse d’aimer particulièrement et d’étudier. Il est très sensible à la tragédie vécue par le peuple espagnol et réalise durant son séjour des œuvres d’une grande gravité. C’est en 1935 qu’a lieu le premier achat de l’État. La Ville de Paris lui décerne le Grand Prix d’Afrique du Nord (bourse de 18 000 francs), ce qui lui permet de travailler un an au Maroc, d’octobre 1935 à mars 1936. Il séjourne ainsi six mois à Fez, voyage au Tafilalet, puis revient à Paris pour passer le concours du prix de Rome. En juillet 1936, il obtient le premier grand prix ex-æqu avec son ami Jean Pinet. D’août à octobre 1936, accompagné d’Annette Faive, il retourne au Maroc, fait escale à Casablanca, puis s’installe à Rabat d’où il fait de fréquents voyages dans le sud. Ses toiles de l’époque accordent une grande place à la lumière de ce pays qui le fascine, et aux scènes de la vie quotidienne. Il fait une exposition particulière à Rabat et vend une toile au musée de cette ville. L’État français lui achète une toile pour les musées nationaux. En janvier 1937, il part pour la Villa Médicis, alors dirigée par Paul Landowski, où il séjournera jusqu’en mars 1939. Il occupera l’atelier d’Ingres. Il travaille beaucoup dans les musées italiens et voyage en Vénétie, en Toscane, etc. Il fait la connaissance d’André Greck, sculpteur, qui, à cette occasion, réalise son buste, en bronze. C’est également à Rome qu’il fait la connaissance d’André Gide, pour lequel il exécutera des illustrations. Il sera appelé en 1951 pour le portraiturer sur son lit de mort. Lucien Fontanarosa expose ses œuvres exécutées en Italie au musée de l’Orangerie en 1938. Il obtient le Prix Cottet. L’État lui commande la décoration d’une des quatre entrées du Pavillon de l’Eau à Liège (Belgique) en 1939. Il exécute ce travail en collaboration avec Annette Faive, qu’il vient d’épouser à Rome lors d’un séjour en mai et juin. À son retour de Rome, il s’installe dans un nouvel atelier près des Buttes-Chaumont, au 97 de la rue Compans dans le XIXe arrondissement. En 1939, il est mobilisé dans l’infanterie, ce qui ne l’empêche pas de participer à des expositions de groupe à l’étranger. Le musée de Sofia lui achète une toile. Les croquis, dessins et études qu’il réalise durant sa mobilisation seront plus tard acquis par le musée de l’Armée à Paris. À l’occasion de l’exposition des travaux exécutés à Rome, qui a lieu à l’Orangerie, il fait la connaissance d’Édouard Vuillard dont il recevra maints conseils. Il obtient le prix Gillot-Dar. Dès qu’il le peut, il peint des paysages de Paris aux alentours du canal Saint-Martin, à Saint-Denis. En janvier 1940, Édouard Vuillard dit de son œuvre: « On peut se laisser aller franchement à la joie de la louange devant les peintures de Fontanarosa. Combien on doit savoir gré, en ce moment, à un jeune artiste, d’avoir tenté de faire un vrai tableau, d’exécuter une vraie composition, qui soit autre chose qu’une simple étude, et dans laquelle ses qualités pour imaginer, pour ordonner, pour harmoniser formes et couleurs se manifestent avec générosité. » L’État lui achète pour le musée des beaux-arts de Chartres un Paysage de Venise. À sa démobilisation, entraîné par un vertige de couleurs qu’il lui semblait ne pas pouvoir maîtriser, il réduit considérablement sa palette à des tons sombres et sévères et détruit une bonne part de son œuvre. Il voit alors le monde comme un sujet de méditation plongé dans un perpétuel hiver. L’État lui commande une fresque pour la salle du conseil des professeurs du Lycée de Saint-Maur et, en 1941, lui achète la composition intitulée Le Brabant, qui orne la Caisse Nationale du Crédit Agricole. Il est nommé membre du comité directeur de la Société nationale des beaux-arts. En 1942, il exécute la décoration de l’amphithéâtre Richelieu à la Faculté des Lettres de Poitiers sur le thème du siège de La Rochelle2. Son fils Patrice Fontanarosa naît à Paris. Lucien Fontanarosa fait la connaissance en 1943 du collectionneur Jean Aubecq qui lui achète plusieurs toiles. L’État lui achète les Chevaux pour la mairie de Château-Gontier. L’artiste s’installe à Bry-sur-Marne avec son ami François Fauck3 pour y travailler pendant les mois d’été. De retour de captivité, son ami Jacques Ratier crée la Galerie Chardin au 36 rue de Seine à Paris, et dès lors, ils ne cesseront de travailler ensemble. La Ville de Paris lui achète un grand Paysage de Neuilly-sur-Marne. En 1944, sa fille Frédérique Fontanarosa naît à Paris. Il devient en 1945 membre du jury à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Au cours de l’été, il voyage et peint en Bretagne. En 1946, Fontanarosa est nommé membre du jury au concours du prix de Rome en peinture, et professeur à l’Académie américaine de Fontainebleau. M. et Mme Aubecq mettent à sa disposition un atelier dans leur propriété d’Acheux en Amiénois. L’artiste viendra régulièrement y travailler en compagnie d’autres peintres (Roger Chapelain-Midy, Robert Humblot, Claude Schurr. ). La Ville de Paris offre à la Ville de Stockholm son tableau Place de la Concorde. Son fils Renaud Fontanarosa naît à Paris. Lucien Fontanarosa décide en 1947, de ne plus exposer dans les grands Salons pendant quelque temps. Désormais il passera tous ses étés à Fontainebleau, partageant son travail entre sa peinture et ses cours à l’Académie américaine. Il effectue un voyage en Toscane en 1950. Il est membre du jury au concours du prix de Rome en peinture de 1954. Lucien Fontanarosa est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1955. Ne souhaitant pas porter la traditionnelle épée, c’est une guitare qui selon ses vœux lui sera offerte. Il entreprend un voyage à Londres en 1956, à l’occasion de son exposition à la Galerie Marlborough, puis fait un bref voyage en Hollande. En plusieurs années, la Galerie Chardin s’est assurée le concours de peintres tels que Paul Charlot, Claude Schurr, Jean Marzelle, du sculpteur Antoniucci Volti, du céramiste Henry Plisson. Non seulement Lucien Fontanarosa approuve ce choix, mais il contribue, avec ses camarades, à créer une atmosphère unique d’estime et d’amitié. Au mois de décembre 1957, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur au titre de l’Éducation nationale. Il est nommé professeur chargé de cours de dessin et de l’enseignement plastique à l’École polytechnique en 1958. Il fait l’acquisition d’une propriété dans le Var, à La Cadière d’Azur, région qu’il avait découverte dans les années 1930-40. Il y installe un atelier où il travaillera désormais régulièrement. Ce climat méditerranéen lui inspirera de nombreuses compositions et natures mortes. En 1959, il illustre L’Étranger d’Albert Camus au Livre de Poche. En 1964, Fontanarosa installe son atelier au 32 cité des Fleurs dans le 17e arrondissement de Paris, lieu de sérénité où les amateurs de ses œuvres lui rendront fréquemment visite. De 1964 à 1969, Fontanarosa réalise quatre billets de banque pour la Banque de France à l’effigie de Berlioz, Pascal, Quentin de La Tour et Delacroix. En 1967 Fontanarosa illustre Crime et Châtiment aux Éditions de L’Odeon & Éditions André Vial4, puis Amours odes chansons de Ronsard5. En 1973, il illustre L’Avare de Molière6. En 1974, Lucien Fontanarosa envoie Les Amoureux dans la ville’au Salon des peintres témoins de leur temps. Son envoi au Salon des peintres témoins de leur temps de 1975 a pour sujet Dominique aux melons d’eau. Il travaille à la préparation de son exposition personnelle qui doit avoir lieu à Paris au printemps 1976. Mais à la fin du mois de mars son état de santé nécessite une hospitalisation et une intervention chirurgicale. Il meurt quelques jours plus tard, le dimanche 27 avril. Il repose au cimetière du Père-Lachaise (85e division) à Paris7. Annette Faive-Fontanarosa, épouse de Lucien Fontanarosa, fonde en 1985, avec Stéphane Löber, l’« Association Lucien Fontanarosa » chargée de la gestion de l’œuvre de Lucien Fontanarosa et de la préparation d’un catalogue raisonné.

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