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Eugène Boudin

Eugène Boudin

Honfleur rend hommage du 11 avril au 12 juillet, par une exposition prestigieuse, au plus célèbre de ses peintres, celui dont Monet disait que s'il était devenu peintre, c'était grâce à lui : Eugène Boudin. le précurseur des Impressionnistes.

Conçue de manière originale, l'exposition est présentée à la fois au Musée Eugène Boudin ainsi que dans les greniers à sel du XVIIe siècle, classés monuments historiques et aménagés spécialement pour la circonstance. Alors que les greniers à sel offriront la possibilité de parcourir la vie artistique d'Eugène Boudin ainsi que les sites qu'il a peints, le musée d'Eugène Boudin présentera les dessins, pas tels et aquarelles ainsi que les oeuvres de petits for mats, réalisés le plus souvent sur nature.

Près de 300 oeuvres seront ainsi exposées, issues de musées français et étrangers, de galeries et de collections privées.

Quelle a été la contribution du peintre normand à la peinture de son temps pour que son oeuvre mérite une telle rétrospective ?

Cet artiste prolifique (plus de 4 000 toiles et plus de 6 000 aquarelles, pastels, dessins) a marqué son siècle en élaborant une peinture amoureuse du ciel, de la mer, des grands espaces.

Fils de marin, il ouvre une papeterie dont la vitrine est agrémentée de peintures d'artistes de passage. Il rencontre ainsi Isabey, Couture et Millet qui l'incitent à se consacrer à l'art.

Ses études de nuages au pastel émerveillent Baudelaire, séduisent Degas puis Zola. Après quelques années passées dans la capitale où il côtoie Daubigny et Corot, Eugène Boudin regagne la Normandie qui l'invite à "nager en plein ciel, arriver aux tendresses du nuage, suspendre ces masses au fond bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l'azur".

A partir de 1868, Eugène Boudin ne cessera de voyager, visitant la Hollande, le nord et le sud de la France, peignant les ciels sombres de Berck ou les brumes de Venise. Ses vues des ports de Rotterdam à Bordeaux, ses scènes de plages, ses lavandières et ses troupeaux sont davantage des variations sur un même thème que des "redites". Rien d'étonnant à ce qu'il ait été choisi pour participer à la première exposition du groupe impressionniste en 1874.

En visitant l'exposition, on se rend compte que Boudin n'est pas le simple "peintre de l'estuaire" ou le petit maître pré-impressionniste peignant des plages. Ce sont dans les études et les dessins pleins de spontanéité que se trouve sans doute le meilleur de Boudin, plus que dans ses toiles plus achevées où le détail souvent domine. Sensible aux conseils d'Isabey, de Corot et de Daubigny, respectueux des

maîtres anciens et du travail de Monet, il fera toujours confiance à son sens inné de l'observation, à sa vision aigue et rapide.

Peintre d'une nature mobile, fidèle interprète des mouvances eaux, subtilités de l'atmosphère, nuages "aux formes fantastiques et lumineuses, immensités vertes et roses" qui montent à la tête "comme une boisson capiteuse ou comme l'éloquence de l'opium" comme l'a si bien dit Baudelaire.

Vers la fin de sa vie, Boudin découvre la lumière du Midi qu'il enveloppera d'une buée grise et transparente, fidèle à l'atmosphère normande dont il est imprégné.

Par ce don de fixer l'insaisissable mobilité des choses, Boudin a ouvert la voie en précurseur indé pendant à la révolution impressionniste dont les répercussions se feront sentir jusqu'à aujourd'hui.

Liée à Honfleur, sa ville natale, son oeuvre nous en révèle l'âme profonde et la douce atmosphère. C'est là que se trouve l'essentiel de son oeuvre, sur cette terre normande qu'il réclame à la fin de sa vie : il veut, avant de mourir "revoir encore sa vieille cage normande" et disparaître, les yeux tournés vers la mer.

T. DEMAUBUS


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