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Les collections britanniques de la Tate Gallery

Les collections britanniques de la Tate Gallery

La Tate Gallery représente la collection nationale d'art moderne et de peinture anglaise. Sa première fonction consiste d'ailleurs en la conservation de celle-ci.

Vingt ans après la donation de peintures et de sculptures formant la base de la galerie nationale inaugurée en 1897 par Sir Henry Tate, de nombreux bienfaiteurs y établirent ce qui allait être une collection permanente de l'art contemporain international. Si l'on y ajoute la "Clore Gallery" entièrement consacrée aux dessins, aquarelles, croquis et toiles de Turner, on obtient l'étonnante combinaison de fonctions de la Tate, fait unique pour un grand musée.

La Tate Gallery est venu combler dès la fin du XIXème siècle, les insuffisances des collections de la National Gallery ouverte au public en 1824, ainsi que son manque d'espace.

La promotion de l'art britannique.

Les premiers legs à l'origine de la création de la Tate Gallery furent ceux de Sir Francis Chantrey qui légua, à la mort de sa femme une fortune considérable destinée à permettre l'acquisition de toiles chaque année pour la constitution d'une collection nationale d'art britannique.

Il exigeait dans son testament que ces oeuvres soient de grande qualité et que leurs auteurs aient réelle ment vécus en Grande-Bretagne durant l'exécution des oeuvres en question.

Parmi les donations, citons également celles de Robert Vernon, composées de 157 tableaux et d'un ensemble considérable de sculptures, celle de Turner lui-même, en 1856, avec 282 peintures à l'huile et plus de 19 000 aquarelles. Ce sont ces tableaux que l'on peut voir à la galerie qui lui est spécialement consacrée auxquels s'ajoutent les 233 oeuvres léguées par Sheepshanks.

Les tableaux de Sheepshanks et du legs Chantrey furent envoyés au Victoria and Albert Museum à South Kensington.

Quant au legs de Vernon et de Turner, ils furent affectés à la National Gallery où ils demeureront longtemps entreposés, faute d'espace.

Le grand musée de Trafalgar Square ne permettait

donc pas d'acueillir et de montrer toutes ces richesses de l'art britannique. La création d'une gale rie axée sur l'art anglais, dans un lieu repéré et spécialement conçu pour l'art moderne s'imposait. Il fallut alors attendre des années avant de voir s'amorcer les négociations autour du projet de Sir Henry Tate. Celui-ci désirait constituer une institution originale à partir de son legs de tableaux, d'une valeur de 90 000 livres sterling, ce qui provoqua un tollé général.

En 1892, avec l'arrivée du nouveau ministre des finances, Sir William Hartcourt, les négociations furent prises et l'on proposa d'installer les fameuses collections dans une ancienne prison, la Millbank, propriété du gouvernement.

En 1894, l'architecte Sidney J.R Smith présentait son projet. Trois années plus tard, l'ensemble était achevé, prêt à accueillir l'ensemble des collections.

Sir Henry Tate fut nommé administrateur de la National Gallery et élevé au rang de baronnet. La foule vint accourir à la nouvelle pinacothèque de Londres sur laquelle la presse ne tarissait pas d'éloges. 

Même si la nouvelle galerie ne correspondait pas encore au souhait de Sir Henry Tate, le temps allait se charger d'éliminer les failles et de faire disparaître la pesante tutelle de la National Gallery. Ce n'est qu'en 1917 que la Tate Gallery fut considérée comme le musée national d'art britannique spécialisé dans l'art anglais moderne. Quelques décennies plus tard, le 14 février 1955, la Tate Gallery obtint sa totale indépendance.

Grâce au dynamisme de leurs conservateurs promus dès 1917 au rang de directeurs, la Tate Gallery allait devenir une des institutions culturelles les plus prestigieuses de Grande-Bretagne.

Les années 50 ont vu l'évolution de la Tate Gallery en matière d'exposition sous l'impulsion de son conservateur Norman Reid. Celui-ci a su faire évoluer le critère du public qui espère trouver à la Tate les oeuvres les plus récentes et les travaux les plus intéressants de notre époque.

Un musée résolument moderne

Pour les conservateurs de la Tate, l'un des principaux objectifs fut donc de constituer une collection moderne.

Soutenus par la société des "amis de la Tate Gallery", les conservateurs ont utilisé tous les moyens pour compléter et enrichir les collections, en organisant des expositions spécifiques permettant de présenter l'oeuvre d'un artiste dans sa totalité.

Ainsi l'évolution artistique la plus significative dans le monde fut révélée au public grâce aux expositions d'Henry Moore, hier, à Otto Dix, aujourd'hui, en passant par Gulbenkian; de Turner à Ellsworth Kelly en passant par Richard Lang ou David Hockney.

Toutes ces expositions ont permis de montrer au public les oeuvres les plus récentes sans que la gale rie soit obligée de les acheter et ainsi, d'en montrer un plus grand nombre que ne l'autoriserait une collection permanente.

Outre l'impressionnante collection des oeuvres de Turner qui offrent au regard tout l'itinéraire artistique et l'évolution du plus grand des peintres britan niques ainsi que les ciels admirables de Constable, l'amateur d'art pourra confronter son oeil à des chefs-d'oeuvres de la peinture française. Très bien représentée par des toiles de Renoir, Monet, Seurat, Derain, Matisse, Léger, Braque, Cézanne, Bonnard et Delaunay. Gauguin, Van Gogh et Picasso sont également présents.

La part du lion revient, "of course", aux collections d'art britannique où apparaît très nettement l'influence de l'école de Paris, des impressionnistes et même la continuation de la démarche de Turner. Le visiteur ne manquera pas non plus l'impressionniste représentation de l'expressionnisme abstrait

américain et les toiles gigantesques et énigmatiques de Rothko, Barnett Newman, le lyrisme abstrait de Pollock et les peintures chargées de métaphores de Clyfford Still.

La Tate Gallery est aussi un grand musée de sculptures pour lesquelles des expositions temporaires sont organisées dans le hall régulièrement. De Rodin et son célèbre "Baiser" aux figures de Barbara Hepworth en passant par les formes de Tony Cragg, les pyramides d'Anish Kapoor et l'imagine de Richard Deacon proche de Miro, le thème de la sculpture débute et clôture la visite de la Tate Gallery.

Jean DELAUNEY

                 


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