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Musée de Stockholm

C 'est au XVIIe siècle que les collections d'art en Suède s'enrichirent. Sous le règne de Gustav Adolf, le château "Tre Kronor" de Stockholm devint le Palais principal des monarques. Le roi y plaça des œuvres d'art dont un butin de guerre ramené d'Allemagne.

La fille de Gustave II, Christine, grandit dans une ambiance artistique. Passionnée d'art, elle fit, la première, entrer en Suède des sculptures antiques et acheta des œuvres en Allemagne, Hollande, Italie, Grèce. Jusqu'alors, les grands maîtres italiens de la Renaissance étaient absents des collections suédoises.

Grâce à des inventaires établis à cette époque, nous savons que la collection royale comprenait des peintures de Holbein, Dürer, Titien, Tintoret, Véronèse, Corrège, ainsi qu'une impressionnante collection de monnaies et de médailles.

En 1654, la Reine Christine abdiqua et se convertit au catholicisme. Elle voyagea beaucoup et fonda à Rome l'Académie des Arcades.

Avant son départ, elle emporta une partie du trésor royal à destination de la Flandre catholique. Ne restait en Suède qu'un grand nombre d'œuvres de maîtres hollandais et allemands qui, selon Christine, ne valaient pas celles des italiens. C'est ce qui, dans l'actuel Musée National, forme le noyau de la salle d'art du XVIe siècle du nord de l'Europe.

L'architecte qui a le plus marqué l'histoire de la collection du Musée National se nomme Carl Gustaf Tessin (fils de l'ancien architecte du Palais). C'est lui le premier qui entrera en contact avec l'art français, avec les nouveaux courants qui étaient sur le point de remplacer le baroque. C'est grâce à Tessin que les pays nordiques ont été marqués par l'influence artistique française.

  

Dès son premier voyage à Paris, il rencontre et se lie avec Watteau. Ce jeune suédois, collectionneur né, put se consacrer à sa passion grâce à son mariage avec une riche héritière. Ses achats à Paris commencèrent en 1728. Il acheta entre 1739 et 1742, de nombreuses œuvres dont "le triomphe de Vénus", des tableaux de Boucher, de Chardin ainsi qu'une grande collection de dessins provenant de la vente du legs de Crozat.

Cette boulimie artistique fit, que malgré sa richesse, Tessin se vit entouré non seule ment d'œuvres d'art, mais aussi de créanciers. Il fut obligé de transformer les chefs d'œuvre en argent liquide. C'est le roi Frederik ler qui sauva la plus grande partie des tableaux en les achetant et en les offrant à la jeune héritière du trône, Lovsa Ulrika.

La princesse de Suède était intéressée par la vie culturelle et la peinture étrangère: en 1745, Tessin, à Paris, acquit pour la maison royale quatre œuvres maîtresses de Chardin, dont "le Dessinateur".

A la suite d'un désaccord avec Tessin, Louisa Ulrika décida de continuer seule à enrichir sa collection. Elle acheta notamment les peintures hollandaises de la collection Fonspertuis de Paris et d'autres colle tions en Hollande dont le "Saint Anastase" de Rembrandt.

En 1771, Gustave III monta sur le trône et prit la relève de sa mère. Amateur d'art plastique depuis le plus jeune âge, il fit l'acquisition d'œuvres de Rembrandt: "jeune fille à la fenêtre", "le Serment des Bataves". C'est plus tard que son intérêt se porta sur la sculpture antique.

L'entrée du musée était réservée aux personnalités intéressées et aux membres de l'Académie d'Art. Le musée n'allait pas tar der à devenir un centre public et certaine ment Gustav III eût mené à bien cette trans formation s'il n'avait pas été assassiné en 1792.

C'est en 1764 que les collections royales furent nationalisées et le "Konglig Museum" fut inauguré "pour l'utilité et ornement public du pays".

En 1844, la capitale accepta le projet de la construction d'un nouveau "musée national" - ce n'est qu'en 1866 que le musée fut ache vé sous la direction de l'architecte allemand Stüller.

Au long du XIXe siècle, l'intérêt pour l'art suédois se développa. Le musée devint un centre culturel patriotique. Au cours des années 1880, les jeunes artistes, influencés par la technique française du plein air, se détachèrent de leurs maîtres - peu à peu l'art moderne devait triompher, surtout avec l'arrivée du directeur libéral, Richard Bergh.

Il y a plus d'un siècle, que le musée est ins tallé dans le nouveau palais de Blasieholmen et il s'est beaucoup enrichi grâce aux donations. Le Roi Richard XV avait offert, pour son inauguration deux splendides tableaux de Rubens. A la mort de ce roi, grand amateur d'art, le musée récupéra sa collection de peintres suédois et norvégiens contemporains..

En 1911, avec la création de "l'Association des amis du Musée National", le musée fit son entrée dans le marché international d'art. Les efforts de cette association se portèrent surtout sur l'acquisition d'œuvres françaises impressionnistes.

En 1927, le Musée ajouta à sa collection des portraits en miniature, suédois et étrangers, et en 1933 une collection d'icones russes.

Depuis la deuxième guerre mondiale, c'est le gouvernement qui prend en charge les musées suédois il s'est toujours efforcé de consolider les parties de la collection. Aujourd'hui le Musée National de Stockholm compte parmi les meilleurs musées du monde.

Jean DELAUNAY


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