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Le musée de Bruxelles

Le musée de Bruxelles

                                                 

"Le rôle des musées dans notre relation avec les oeuvres d'art est si grand, que nous avons peine à penser qu'il n'en existe pas, qu'il n'en n'exista jamais, là où la civilisation de l'Europe moderne est ou fut inconnue; et qu'il en existe chez nous depuis moins de deux siècles. Le XIXe siècle a vécu d'eux ; nous en vivons encore, et oublions qu'ils ont imposé au spectateur une relation toute nouvelle avec l'oeuvre d'art - Ils ont contribué à délivrer de leur fonction les oeuvres d'art qu'ils réunissaient; à une métamorphose en tableaux jus qu'aux portraits" - Ainsi parlait Malraux dans les voix du Silence.

Le grand Musée des Beaux Arts pose le problème du sens de la création artistique en notre fin de siècle où tout et n'importe quoi semblent désormais pou voir être expliqué, légitimé. 

Bataille n'a t-il pas comparé le musée au poumon d'une grande ville où la foule affluerait et ressortirait purifiée et fraîche comme le sang ?Nous tenterons, à travers ces balades dans les grands musées internationaux de voir, à travers leurs histoires quelle est la place qu'ils occupent aujourd'hui dans la représentation que nous nous faisons de l'art. Au fil des grands Musées, l'histoire du Monde

LE MUSÉE ROYAL DES BEAUX ARTS DE BRUXELLES.

En triplant son espace d'exposition au début des années 1970, le Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles n'est plus ce majestueux palais aux escaliers de marbre que l'on visitait comme un temple silencieux mais un des hauts lieux vivants de l'art flamand à l'art moderne.

En 1992, ce musée compte parmi les centres muséologiques les plus animés d'Europe, où le visiteur peut librement parcourir la légende des siècles, du XIVe au XXe siècle et mieux percevoir le rythme de son époque en liaison avec le passé.

Richement doté par deux siècles d'acquisitions et de legs, le musée est un florilège des plus grands primitifs flamands: ainsi la "justice d'Othon" de Thierry Bouts, "l'homme à la flèche" de Roger Van des Weyden ou encore l'énigmatique "chute d'Icare" de Bruegel.

L'amateur peut y admirer les savantes compositions des retables de Rubens ou d'attendrir sur les fameuses ébauches de la Tour de la Parada dessinées par le grand maître d'Anvers.

A côté de ces sommets de l'art flamand, le visiteur pourra admirer quelques grands chefs d'oeuvre de l'art moderne, "Marat assassiné" de Delacroix aux toiles insolites d'un Paul Delvaux ou d'un René Magritte en passant par Ingres et les surréalistes.

Le musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles avec ses salles magnifiques consacrées à l'art moderne a su s'adapter et moduler son espace selon le désir des artistes et s'ouvrir au monde.

Certes Bruxelles a toujours été un lieu stratégique et privilégié pour le développement des pratiques artistiques, et ce, depuis le milieu du XVIe siècle, précisément en 1563 lorsque Bruegel s'y installe, peu de temps après que l'école de Bruxelles ait atteint son autonomie et se distingue de celles de Bruges et d'Anvers qui rayonne durant le XVIIe siècle grâce à Rubens.

Le XVIIIe siècle verra la renaissance de l'art du portrait avec François Joseph Navez et du paysage avec Hippolyte Boulanger. C'est également à Bruxelles que Courbet en présentant en 1851 ses casseurs de pierre favorisera le retour à une peinture réaliste.

Charles De Groux (1825-1879) illustre bien cette transformation : dans des toiles sobres, en blanc et noir, il dessine avec amour des paysans et des ouvriers dans la réalité de leur humble condition, qu'il accompagne souvent d'une connotation religieuse - Ainsi le Bénédicité de 1857. Dix ans plus tard, De Groux fonde avec un groupe d'artistes indé pendants la Société libre des Beaux-Arts qui ras semble la plupart des réalistes belges.

                                                               

                                                               

On ne saurait oublier les paysagistes qui, à l'exemple de l'Ecole de Barbizon, se regroupent vers 1870 dans l'école de Tervueren, du nom d'un village de la forêt de Soignies, près de Bruxelles.

Le chef de file, Hippolyte Boulanger a vu à Paris les oeuvres de Rousseau et de Corot qui l'ont imprégné d'une marque indélébile.

Le Musée Royal des Beaux Arts de Bruxelles expo se son "Allée des charmes à Tervueren" (1872). Ces peintres qui commencent à peindre à l'extérieur se montrent sensibles au charme des premières toiles impressionnistes.

Ce XIXe siècle est aussi profondément marqué par l'empreinte du grand sculpteur réaliste Constantin Meunier dont on peut admirer le célèbre bronze Puddleur au Musée Royal.

Après avoir peint des scènes monastiques lors du séjour de vingt ans à la Trappe, Meunier (1831-1905) ne découvre que tardivement la région industrielle de Liège. Il décide alors de se consacrer à la représentation du monde ouvrier en sculpture.

Son Puddleur campe avec un réalisme rude non dépourvu de noblesse le type même de l'ouvrier métallurgiste.

L'histoire du Musée.

                                                     

Les avatars de l'histoire arrachèrent au patrimoine belge les trésors du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, excepté les manuscrits de sa bibliothèque dispersés au fur et à mesure des successions - c'est l'Espagne qui hérita des principales oeuvres de la collection de Charles V.

Bruxelles ne devait longtemps connaître que les collections du Cardinal Perronot de Granvelle ou celle de l'archiduc Léopold Guillaume, gouverneur général des Pays-Bas, qui occupa à Bruxelles les Palais de Coudenberg, emportant avec lui une collection de peintures italiennes enrichie d'oeuvres flamandes par David Teniers Le Vieux.

C'est la révolution française qui devait donner le coup de grâce au patrimoine belge églises, cou vents, palais furent dépouillés et leurs trésors envoyés à Paris s'ajoutèrent aux oeuvres confisquées par d'autres commissaires de la République qui furent exposés au Louvre.

Le Musée de Bruxelles a vu le jour pendant ces périodes de pillages et de spoliations - L'homme à l'origine du musée fut le fondateur de la Bibliothèque royale, La Serna Santander - Le concepteur fut G. J. Bosschaert, l'illustre directeur des académies de peinture de sculpture et d'architecture. Défenseur farouche des oeuvres en dépôt ; il obtint de Bonaparte vingt trois tableaux - Parmi les oeuvres deux pièces maîtresses de Rubens, "L'Adoration des Rois" et le "Martyr de Saint Lievin".

Il fallut ensuite attendre la chute de Napoléon pour que la plupart des oeuvres arrachées aux anciennes cités de Belgique rejoignent les collections du Musée.

Puis de donation en donation, le musée devint un lieu privilégié et prisé des milieux artistiques - La galerie d'Art Moderne date de 1834 - L'Etat n'inter viendra qu'en 1846 dans le fonctionnement du musée dirigé alors par une commission administrative.

A la fin du XIXe siècle, les peintures anciennes et les sculptures furent transférées de l'ancienne cour de Charles de Lorraine au Palais des Beaux-Arts construit par l'architecte Alphonse Balut dans la rue de la Régence. Au début du XXe siècle, la Veuve de Grez fit don de 4250 oeuvres, parmi lesquelles figurent des tableaux de Bruegel l'Ancien et de Rembrandt.

Un autre facteur d'enrichissement des collections fut la création en 1907 de la Société des amis des musées des Beaux Arts de Bruxelles qui, refondée en 1967, permit également l'organisation d'exposi tions d'envergure internationale.

La Richesse des collections.

L'ensemble de la peinture flamande des XVe-XVIe - XVIIème siècles, avec ses cinquante primitifs, ses cinq Bruegel, ses trente-huit Rubens et ses dix-huit

Jordaens, est un des plus riches et des plus complets du monde. En outre la collection de peinture belge des XIXe XXe siècle est la plus représentative dans son genre.

Elle offre la rare possibilité de pouvoir appréhender toute l'évolution d'une école de peinture, étroitement liée aux siècles passés et connaissant depuis peu la notoriété internationale qu'elle mérite.

A partir du courant réaliste et jusqu'à aujourd'hui, l'impressionnisme, l'expressionnisme, le surréalisme et l'art abstrait ont trouvé en Belgique des représentants exceptionnels qui, par leur personnalité originale, contribuent à l'histoire de l'Art.

Comme le prouve le département d'Art Moderne avec ses oeuvres d'Alfred Stevens, d'Henri Brackeleer, de James Ensor, d'Henri Evenepoel, de Rik Wouters, de Paul Delvaux, de René Magritte et de Francis Bacon pour ne citer que les noms les plus célèbres.

L'avant-garde est également bien représentée grâce à une politique d'acquisition d'oeuvres contemporaines.

Outre la qualité de ses collections, le Musée de Bruxelles est un lieu d'échanges, et témoigne d'une vie culturelle intense à un point stratégique de I'Europe.

Jean DELAUNEY


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