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Montmartre : le champ d'inspiration des artiste du XIXème siècle

Montmartre : le champ d'inspiration des artiste du XIXème siècle

Deuxième partie

Au XIXème siècle, Montmartre était le village le plus prés de Paris, avec ses fontaines et son site pittoresque. C'était la promenade préférée des petits bourgeois de Paris, on pouvait y monter à pied en une demi-heure pour respirer l'air pur et admirer des horizons magnifiques. Les gens de la haute société par contre se rendaient plutôt à Auteuil ou Neuilly.

Montmartre gardait le charme d'un décor d'opéra comique, on aurait pu jouer sur la place le "Devin de village" de Rousseau.

C'est aussi l'époque où un personnage hors du com mun entra en scène Mimi Pinson. Cette ouvrière parisienne inspira poètes, faiseurs de romances, compositeurs d'opérette pendant prés d'un siècle !

Elle était l'amie des artistes. Elle chantait dans les cabarets les airs de Béranger et de Nadaud. Ainsi elle tint dans la poésie facile du romantisme la place de la bergère dans les chansons du XVIIIème siècle.

Après la Révolution, c'était le milieu ouvrier qui attendrissait les âmes sensibles, "Les Misérables" de Victor Hugo en est un bel exemple.

L'artiste Gavarni s'intéressait beaucoup à la vie du petit peuple de Montmartre. Il aimait dessiner les filles de joie. On a aussi gardé de lui d'intéressantes lithographies qui sont plus noires des rôdeurs, des ivrognes affalés le long d'un mur, des voyous complotant sous un arbre...

Les dessins de Gavarni retraduisent bien le Montmartre d'autrefois, encore presque sauvage avec ses bâtisses lézardées, ses masures écroulées, les entrées suspectes des carrières, les tas de ronces, de pierrailles...

Gavarni, qui avait installé son atelier rue Blanche, donnait sou vent des fêtes. Les soirs de bal de l'opéra, on chez lui son déguisement et on descendait, entassés dans les voitures au milieu des cris et des fanfares. On trouve un aspect assez louche dans la gaieté des scènes lithographiées de Gavarni.

Dès 1840, Montmartre ressemblait de plus en plus à une banlieue. L'église Saint-Pierre se détériorait peu à peu. Cependant les ruines de l'abbaye, les fontaines abandonnées offraient aux artistes un décor qui leur rappelait le Palatin à Rome et les jours ensoleillés, ils dessinaient avec ferveur sur la Butte. C'est vers 1820, que le célèbre peintre Géricault vint s'installer dans un atelier situé au 15 rue des martyrs à Montmartre, atelier qu'il partagea avec son ami Horace Vernet. C'est là que sera peint son chef d'oeuvre : "Le Radeau de la Méduse". Géricault quittera Montmartre pour un séjour prolongé en Angleterre où il exécute de nombreuses lithographies, des dessins, des croquis d'après les chevaux  pour lesquels il s'est pris de passion. Il rapportera d'Outre-Manche de vastes projets, malheureusement le peintre succombera à l'âge de 32 ans des suites d'un accident de cheval qui se produisit à la Barrière des Martyrs. aujourd'hui place Pigalle. Chevaucher sur la Butte Montmartre était sa grande passion..

Géricault avait souvent dessiné les chevaux de labour traînant des charrettes remplies de pierres à plâtre. Son tableau "Le four à plâtre" fut peint à la suite d'une randonnée qu'il avait faite avec son ami Dedreux Doray sur les hauteurs de Montmartre. Cette toile sombre et sulfureuse nous révèle le côté sinistre de la Butte. Les chevaux au repos sont étudiés par le peintre avec un sens plus rigoureux de la ressemblance matérielle que dans ses grands portraits équestres tout en fougue et en lyrisme roman tique.

De nombreux autres artistes sont venus installer leur atelier sur la Butte: Millet, en 1845, eut un misérable atelier rue Rochechouart. Sa première com mande fut l'enseigne d'un mercier. Troyon habita aussi Montmartre; il dessinait surtout les animaux conduits à l'abattoir. Il y eut aussi Diaz de la Penà et Alfred de Dreux.

Jean-Baptiste Camille Corot n'habita jamais Montmartre mais lorsqu'il ne lui était pas possible de se rendre "sur le motif" dans une vraie campagne, il gravissait les mauvais chemins et les tertres défoncés de la Butte avec son chevalet et son gros para pluie bleu qui l'abritait du soleil.

Il peignit le "Moulin de la Galette" et l'étroite rue Saint-Vincent. Ces motifs ont été repris inlassable ment par des générations de peintre. On peut observer dans les toiles de Corot une recherche picturale sans éclat, ni brillance. Il est le peintre des matinées baignées de fraîcheur ou des crépuscules tendres sous des ciels voilés. Le sol, quelques vieux murs fortifiés, des nuages, des arbres... On ne peut-être plus sobre et user moins de couleur... et pourtant avec si peu de moyens assemblés, atteindre à la grandeur !

Le grand musicien Hector Berlioz vint quelques temps s'établir à Montmartre avec son épouse l'actrice anglaise Harriet Smithson. Il reçut Liszt, Chopin, Alfred de Vigny, Alexandre Dumas, Eugène Sue, Théophile Gautier dans sa charmante maison rue du Mont-Cenis. Le musicien mit en musique six poèmes intitulés "Nuits d'Eté" puis l'Opéra "Benvenuto Cellini". Son mariage fut un échec. Il quitta sa maison pour habiter au centre de Paris. "Montmartre était bon pour les amoureux" et il ne l'était plus. En 1840, Thiers, premier ministre de Louis Philippe, lança le projet d'englober dans un système de fortifications toutes les communes de l'autre côté de l'enceinte. Ainsi Montmartre fit partie de la ville de Paris et devint en 1860 le XVIIIème arrondissemen

Jean DELAUNEY


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