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Montmartre : le Chat-Noir

Montmartre : le Chat-Noir

En 1881, un normand Jean Lorrain allait évoquer dans ses écrits dont les poèmes "Modernités" la faune montmartroise. Ce brillant journaliste déambulait dans Montmartre avec son costume de trimardeur de velours côtelé à large ceinture rouge, le costume dans lequel Bruant a été immortalisé par Toulouse Lautrec. Le nom de quelques uns de ses amis demeure : le dessinateur Henri Rivière ; les poètes le Cardenel et Maurice Rollinat avec son côté charogne ; Léon Bloy... Lorrain aimait faire des portraits féroces des compagnes de ces messieurs. Mimi Pinson fut ainsi décrite: "la bockeuse se réveilla un beau matin nouvelle acropole d'alors, le Chat Noir".

poétesse inspirée, muse du cap Misère, élève de Baudelaire et de Jean Moréas, déesse de la soucoupe et Thalie du pourboire, et lâchant tout à coup les gros sous de la sacoche pour l'écriture artiste et l'épi thète byzantine, elle s'envola (car les muses ont des ailes) pour les hauteurs de Rochechouart et cette

Le Chat-Noir se situait rue Laval - aujourd'hui rue Victor Massé - Ce cabaret permettait à de nombreux poètes et intellectuels de s'exprimer et à quelques hommes de la haute société de se distraire car beaucoup d'oeuvres étaient cocasses...

Le propriétaire du fameux Chat-Noir était une personnalité hors du commun: Rodolphe Salis. Ce grand gaillard à la barbe rousse et aux R₂ airs de lansquenet, n'hésitait pas à invectiver les clients de l'établissement sans distinction. Même le Prince de Galles qui s'arrêta chez lui eut affaire à sa familiarité.

Salis avait cependant beaucoup d'amis. Parmi ceux-ci des peintres tels Toulouse Lautrec, Anquetin, Bonnard, Vuillard; des écrivains, les humoristes Alphonse Allais et Maurice Donnay, le poète Jean Moréas. Lorrain qui fréquentait le Chat-Noir était le meilleur témoin de l'effervescence intellectuelle qui s'empara de la Butte à la fin du XIX° siècle et se manifesta dans les cabarets dont le Chat-Noir fut le plus connu.

Devant la porte du cabaret, un suisse d'église, hall barde à la main, montait la garde. On buvait beaucoup à Montmartre : la boisson à la mode était l'absinthe "la fée verte" - Salis payait ses collaborateurs en consommations, l'un d'eux Jules Javy en mourut Il y avait une bonne ambiance au Chat-Noir. Salis, passionné d'Arts Plastiques, projetait des ombres chinoises en les commentant, accompagné par son pianiste.

barde à la main, montait la garde. On buvait beaucoup à Montmartre: la boisson à la mode était l'absinthe "la fée verte"-Salis payait ses collaborateurs en consommations, l'un d'eux Jules Javy en mourut-Il y avait une bonne ambiance au Chat-Noir. Salis, passionné d'Arts Plastiques, projetait des ombres chinoises en les commentant, accompagné par son pianiste.

Les dessins d'Henri Rivière avec "la Marche des Rois" étaient très symbolistes alors que les cavaliers de Caran d'Ache illustrant la légende napoléonienne flattaient le patriotisme du public; il y avait aussi les dessins de Willette qui laissa une grande toile pour décorer le cabaret: ses pierrots étaient parfois macabres. Pierrot représentait l'éternel rêveur condamné à faire rire le monde. Bien de jeunes poètes désenchantés s'y reconnaissaient.

La réputation du Chat Noir s'étendit au delà de Butte Tout le monde connaissait l'inquiétante affiche de Steinlen: la silhouette d'un chat noir sur le fond rouge d'une auréo le byzantine, la queue triomphalement déployée.

Un bohème catalan Pédro Romen, ami de Salis, fonda aussi son cabaret artistique : El Quatre Gats avec théâtre d'ombres chi noises et chansons.

Les idées bouillon naient à Montmartre, les revues se multi pliaient Certaines d'entre-elles avaient un cabaret pour centre et emblème.

L'hebdomadaire du Chat-Noir avait beaucoup de succès. Des poètes et artistes y collaboraient; Caran d'Ache y dessinait des scènes militaires : (on était cocardien sur la butte) et Willette des scènes à la Verlaine, des pierrots malingres et de douteuses colombines. La jeunesse littéraire de Montmartre scandalisait les bourgeois et agaçait les réalistes - Félix Fénéon, critique d'art, appréciait la peinture moderne et montrait une certaine sympathie pour les anarchistes.

Jean Delauney.


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