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Les Offices de Florence : un enchantement de notre temps

Les Offices de Florence : un enchantement de notre temps 

Un kilomètre de musée !

On n'imagine pas lorsque l'on franchit les portes des Offices de Florence que s'ouvre devant nous un monde miraculeux qui semble infini... Le musée des Offices est le plus long du monde avec ses mille mètres... presque la distance qui sépare

l'Etoile du rond-point des Champs-Elysées !

Il est aussi le seul qui traverse un fleuve. Pendant près de quatre siècles, il a constitué "l'ossature culturelle" de la superbe ville italienne.

C'est avec étonnement que l'on découvre l'harmonie de la grande salle Botticelli, la magnificence de la Tribune et l'inimaginable étendue des galeries.

Les fondations du musée datent de 1560. C'est le duc Cosme de Médicis qui décide la construction du palais et charge le célèbre architecte et peintre Vasari du projet.

A l'occasion du mariage de François Médicis avec Jeanne d'Autiche, Vasari créa le fameux couloir aux autoportraits qui relie les Offices au palais Pitti enjambant le fleuve Arno.

A la mort de Cosme et de Vasari, François 1er confie la poursuite des travaux à Buontalenti. La partie supérieure des Offices (destinées à des bureaux) est transformée en musée.

La salle Botticelli ne fut conçue qu'en 1975. On est impressionné par la majesté de son équilibre qui semble venue d'un autre âge . Dans ce miraculeux climatémergent "la Naissance de Vénus " et " le printemps ", chefs d'oeuvre plein de lumière de Botticeli

L'éblouissante Tribune

La Tribune offre un tout autre monde : la splendeur luxuriante d'une concentration légendaire de trésor. En 1585, quinze ans après l'achèvement du grand édifice, ce petit octogone plafonné de nacre symbolisait le Cosmos et la gloire des Médicis en un temple des Arts. A cette époque, il contenait cinq toiles de Raphaël et une centaine de tiroirs d'objets précieux. Au centre de la pièce, se tenait le "Studiolo" d'ébène d'or et de pierreries. On venait de l'Europe entière pour l'admirer. C'était l'une des plus denses concentrations de richesses de l'Occident.

Aujourd'hui, la Tribune, restaurée et rétablie dans ses couleurs, demeure toujours spectaculaire. "La Petite Princesse" d'Agnolo Bronzino, le grand

portraitiste du maniérisme toscan, stupéfie par l'éclat de son émail soyeux. Est-ce Isabelle de Médicis, comme on l'a longtemps cru, ou Bia, fille naturelle de Cosme 1er, bâtisseur des Offices ? Bronzino, peintre officiel de la cour, a peint beaucoup de Médicis ! Trop de majesté dans cette fillette pour qu'elle n'appartienne pas à la famille régnante. L'oeuvre est connue depuis 1543, Cosme avait vingtquatre ans et Bronzino en avait quarante. "Jean de Médicis" du même peintre, surprend par sa force de suggestion : bébé joufflu qui serre un passereau dans la main. La frayeur de l'oiseau contras te avec la tranquillité victorieuse de l'enfant. Comme si toute l'innocence et toute la cruauté du monde pouvaient tenir dans un panneau d'un quart de mètre carré.

Quelques statues antiques sont aussi disposées dans ce véritable sanctuaire dont la célèbre "Vénus des Médicis" découverte au XVIIe siècle. On raconte même que les anglais quittaient leur île pour lui baiser la main !

Un monde enchanté

Plus de quarante salles nous transportent dans le monde merveilleux de la peinture: "le Couronnement de la Vierge" (337x447 cm) de Lorenzo Monaco; "la Vierge et l'Enfant" (209 * 213cm) de Domenico Veneziano.

Dans ces chefs d'oeuvre, une profondeur poétique fascine. Les personnages semblent portés par la lumière comme dans une vision.

"La Bataille de San Romano" de Paolo Vecello, bien qu'un peu sombre, est une des gloires du musée. Il faut aussi remarquer "les Lances" de Velasquez et "Guernica" de Picasso (dans ses chevaux, il y a déjà la force qu'on appellera" la prise de conscience de l'horreur du XX e siècle").

Côte à côte sur le même panneau: "le portrait de Baptiste Sforza" et celui de "Montefeltro". On est surpris que ces oeuvres si célèbres soient si petites: 47 * 33cm!

Le regard est attiré aussi par le terrible "Calvaire" peint par Brueghel. L'histoire de l'oeuvre demeure inconnue. Entrée aux Offices en 1784, elle proviendrait du Palais Pitti.

"La Fortune" de Ligozzi est une oeuvre qui atteint une réussite exceptionnelle dans le mélange de la force (les chairs) et une précision de miniature (le vase). Il y aussi " Bacchus adolescent" de Carvage ; dans l'éclat des fruits, l'avachissement du pauvre dieu détonne.

Le fantastique "Martyr de Saint-Florian" d'Albrecht Altdorfer le peintre de la forêt hantée. Ce tableau explose d'originalité. La modernité du petit paysage encadré, en bas à droite, le rendrait bien difficile à dater s'il était isolé. L'oeuvre porte "1494".

Le petit panneau: "La Mater dolorosa" (55x33 cm) de Joes Van Clèves est séduisant. Le superbe "portrait de Léon X" (154x119 cm) de Raphaël est imposant. On demeure ébahi devant les détails des natures mortes :"L'or de la cloche et les enluminures du livre dans cet orage pourpre". La "Vénus d'Urbin" (119x165 cm) de Titien est l'oeuvre la plus érotique des Offices : la position de la main, sur le pubis, au centre de gravité du tableau, la carnation et la langueur espérante de Vénus sont d'une audace inouïe.

 

Une merveille presque inconnue : le couloir de Vasari

C'est l'insoupçonnable jardin secret : un couloir musée qui relie les Offices au Palais. Cette merveille est presque inconnue. La plupart des guides ne le perspectives et les ambiances à chaque accident de terrain, renferme la plus belle collection d'autoportraits du monde.

Elle fut commencée par le Cardinal Léopold de Médicis (1617-1675). Il commandait ou recevait en dons les autoportraits des artistes de son temps. Aujourd'hui, c'est une commission du musée qui décide d'accepter ou non les autoportraits de nos contemporains de tous les pays. Lorsque l'on suit ce couloir qui tourne, monte ou descend, une multitude d'autoportraits impressionne et même nous trouble par l'étrangeté des regards.

Voyez l'autoportrait d'Elisabeth Vigée-Lebrun qui s'exila en 1789 - Dans ses souvenirs, elle écrit "Aussitôt après mon arrivée à Rome, je fis mon portrait pour la galerie de Florence - Je me peignis la palette à la main devant une toile sur laquelle je trace la figure de la Reine avec du crayon blanc". Elle aimait beaucoup les Offices "lieu de délices pour un artiste".

L'oeuvre est délicate et fraîche. Sa main semble légère. Remarquez la dentelle du poignée et ses brosses bien détaillées. La France est splendidement représentée dans les autoportraits du "couloir de Vasari". Corot, Callot, Le Brun, Rigaud, Largillière, Bouchardon, Coypel, Delacroix et encore beaucoup d'autres ont aimé se peindre, chacun d'eux a su se livrer avec sympathie tout en se dissimulant. Il est rare d'éprouver dans un musée, un tel sentiment de paix, une paix de cathédrale....

Les exceptionnelles proportions de salles du musée inspirent un    e conscience émerveillée de l'espace, avivant tous les sens. On apprécie l'accord parfait entre chaque oeuvre et l'architecture du musée. Visitez donc ce musée, des découvertes sublimes vous y attendent. Il y a cent raisons nouvelles de retourner à Florence. Vous n'avez pas tout vu sur le Ponte Vecchio....

Jean Delauney

                                                             


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