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Madrid :Le Prado Image de la monarchie espagnole

Madrid :

Le Prado

Image de la monarchie espagnole

Dix monarques passionnés de peinture nous ont légué l'un des plus beaux tré sors de l'humanité le Prado. Ce musée est l'image de ce que l'Espagne offre de plus caractéristique.

Un patrimoine royal

Cas unique dans l'histoire : que ce soit au sommet de sa puissance universelle ou dans les périodes de crises, la monarchie espagnole n'a cessé d'agrandir sa collection de peintures. Nous lui devons cet extraordinaire musée qui est aujourd'hui l'un des plus modernes du monde.

"Aucun des chefs-d'oeuvre conservés au Prado n'a été acquis par la violence ou la guerre". En effet, les rois d'Espagne n'ont pas pillé et c'est une chance si les guerres civiles, crises, partages successoraux n'ont jamais détruit ou altéré les trésors achetés, commandés ou hérités.

C'est Isabelle la Catholique qui, au XVe siècle commence la collection, mais le premier vrai collectionneur est Charles Quint (1500-1558) passionné pour les oeuvres du Titien. Un jour, Î'Empereur ramassa le pinceau du peintre et fut séduit par ce génie plein de verdeur. Pour son portrait en pied (192 x 111 cm), l'Empereur aurait nommé le Titien comte Palatin.

Son fils Philippe II (1527-1598) hérite des oeuvres et déjà pense à les exposer. Il place sa collection dans le palais du Pardo - où résida le général Franco - qu'il ne faut pas confondre avec le prado. Durant son règne, Philippe II amassera l'incroyable ensemble de mille cent cinquante peintures à l'Escurial, son monastère.

Au siècle d'or, Philippe IV (1605 - 1665) veut créer "une galerie ornée de peintures" qui se révélera un véritable musée. Le roi monopolise Velasquez, peintre officiel de la cour, et lui com mande beaucoup d'oeuvres ainsi qu'à Rubens. A sa mort, il laisse un testa ment qui protège ses collections, inter disant "que l'on puisse en aliéner la plus petite partie" instituant ainsi le patrimoine royal. Son successeur Charles II (1661-1700) continue la collection royale et à la fin de son règne, on peut comp ter plus de cinq mille tableaux !

Au cours du XVIIIe siècle, siècle mouvementé pour l'Espagne, les rois ne cessent d'accroître la collection. Charles IV achète le célèbre "Le Cardinal de Raphaël". Sous l'occupation française, l'éphémère roi d'Espagne Joseph Bonaparte appelé José ler décide en 1809 la création d'un musée "afin que les oeuvres anciennes les plus parfaites servent de modèle et guide aux talents". 

Finalement c'est Ferdinand VII, l'exilé de Valençay, qui fait ouvrir le musée royal du Prado au public..

Le Prado survécut aux événements du XIXe et XXe siècles. Pendant la guerre civile de 1936, les principales oeuvres furent évacuées à Valence.

Le plus riche musée d'Europe

Autrefois, toutes les oeuvres étaient amassées dans une dizaine de salles et les visiteurs qui admiraient les toiles exposées du sol au plafond, finissaient par se perdre dans ce capharnaüm. De grands travaux d'extension et de modernisation ont alors été effectués qui s'achèveront en 1983.

Aujourd'hui, le Prado dispose de cent salles aménagées où sont réparties plus de trois mille cinq cent oeuvres, présentées au public suivant un rythme méticuleusement étudié. Tout est harmonie, l'éclairage est parfait, l'air conditionné protège les peintures et aide aux recueillement du visiteur.

On pénètre dans le musée du Prado uniquement par deux portes: la porte Velasquez et la porte Goya qui offre la perspective de la grande galerie - 160 m. Toutefois les étages de l'immense palais n'ont rien d'un labyrinthe, la dis position est telle que l'abondance des. oeuvres ne procurent qu'agrément.

Si le Prado n'est pas un musée encyclopédique, s'il n'est pas complet, certains maîtres illustres n'étant pas représentés, il n'en est pas moins le plus riche. Il offre la plus belle collection de peintures espagnoles, des oeuvres fabuleuses italiennes et flamandes, mais peu de toiles hollandaises, allemandes ou anglaises.

En ce qui concerne l'école espagnole, en 1819, le Prado ne comprenait que deux salles où étaient réparties 247 oeuvres. Peu à peu, l'Académie des Beaux-Arts et l'Escurial léguèrent leurs peintures au Prado, et surtout, il y eut en 1870, le décret de la Régence qui ordonna de rassembler les collections du musée national de la Trinité avec celles du Prado. La Trinité possédait les trésors des couvents enlevés à Madrid, Tolède, Avilla, Ségovie. C'est donc de ces sources officielles et religieuses que proviennent les peintures de l'école espagnole. Cette dernière possède aujourd'hui 850 pièces.

Ce sont les peintres de cour, tels que Velasquez et Goya qui sont les mieux représentés dans les collections léguées par les rois. En ce qui concerne, les oeuvres du Gréco, leur histoire est plus compliquée et demeure inconnue. On ne trouve que quelques portraits dans les collections royales. Pour d'autres oeuvres importantes, telles que la "Crucifixion" (1332 x 169 cm), le mystère de la provenance reste entier. "L'adoration des bergers" fut achetée par l'état. Bonne affaire en vérité : 1 600 000 pesetas en 1954, environ 100) 000 F, plus la dévaluation.

En autres, le Prado possède les célèbres oeuvres de Murillo qui doit beaucoup à Isabelle Farnèse (1692 1766). Le "Bon Pasteur", "I'Annonciation" viennent de son Palais de la Granja. "I'Immaculée Conception" fut achetée par le Louvre pour la somme fabuleuse à l'époque de 586 000 F. Un échange avec le gouvernement français permit à l'Espagne de récupérer ce chef-d'oeuvre en 1941.

Les Rois d'Espagne ont aussi beau coup admiré la peinture italienne. Nous savons combien Charles Quint admirait le Titien. Lorsque l'on rentre au Prado, on est saisi par le superbe "Portrait Equestre". Ce tableau de l'Empereur à 48 ans est considéré comme le meilleur portrait de l'histoire de la peinture. Dans la même salle, l'autoportrait du Titien frappe par sa ressemblance avec Charles Quint.

L'école flamande est aussi bien représentée au Prado. L'Espagne et les Pays-Bas, malgré leurs relations tumultueuses, ont entretenu des échanges artistiques. Charles Quint fut parmi les acheteurs. Philippe II fit entrer les Jéromes Bosch à l'Escurial, et notamment les prodigieux triptyques de "L'Adoration des Mages" et du "Jardin des délices". Quant à Rubens, il réalisera beaucoup de portraits des membres de la famille royale. On peut admirer une centaine de Rubens au Prado. On les doit à Philippe IV.

La peinture française est de qualité au Prado, même si elle est peu représentée : on y trouve quelques toiles de Claude Lorrain et de Nicolas Poussin ainsi que quelques petits maîtres originaux du XVIIIe siècle comme Jean Ranc et Michel Ange Hovasse.

"Ce musée est né d'un labeur constant, heureux et passionné" a dit l'historien Sanchez Canton.

Des rois connaisseurs en furent les créateurs. Ils disposaient en outre de grands moyens financiers et furent très bien conseillés par de talentueux artistes.

Jean DELAUNEY

                                                                  


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