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Interview Nicolas Rin

         Nicolas Rin est né en Algérie. Sa peinture tout comme sa verve colorée déborde d’accents chaleureux et de soleil,

celui de la région de La Crau où il vit actuellement.

                                                                                                

Thierry Demaubus : Quelle a été votre parcours artistique ?

 

Nicolas Rin : J’ai commencé par l’Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts où jz n’ai pas eu l’impression de mieux connaître la peinture. J’ai commencé à exposer très tôt avec des mais au 4 rue des Beaux-Arts, là où exposait le père d’Arditi !

 

Plus tard, en 1973, Le musée de Toulon m’a consacré une exposition personnelle intitulée : « Cent paysages de Rin ». La deuxième grande exposition qui m’ait été consacrée a eu lieu au Musée de Hyères avec six toiles de quatre-vingts figures !

 

Actuellement, j’expose à la Galerie Dillemann, 5 Old Bond Street au cœur de Londres. Je suis également sociétaire du Salon d’Automne.

 

T.D : Comment s’est fait le « déclic » pour le choix de l’expression et de la technique ?

 

N.R : la peinture n’est pas de l’ordre du prévisible, du « préemballé » ni de la conserve. C’est avant tout quelque chose de magique. Si je peins encore aujourd’hui, c’est parce que je ne sais pas à l’avance ce que mon tableau garde en secret pour moi. 3Quand je peins, un ange me tient la main » disait Chagall. Sur une centaine de toiles, la moitié n’aboutissent pas. Je peins par passion car, à mon sens, il ne peut y avoir de réussite sans la passion. Ainsi, l’expression découle de cette passion et de ces choix d’artistes.

 

T.D : Dans votre peinture, la couleur n’est pas simplement une transposition lumineuse, elle n’a pas de signification symbolique car elle est elle-même la forme et la lumière de ce qui est représenté.

 

N.R : La couleur-lumière est ce qui compte le plus dans ma peinture. Je ne supporte pas les tons froids ni les couleurs dures. Pour moi, la peinture, c’est d’abord l’explosion des tons et de la couleur. La structure ne vient qu’après.

 

T.D : Les couleurs éclatent sur des fonds jaunes, se répandent entre elles et semblent parfois saturées d’énergie. L’espace n’est plus illusion d’espace, il est devenu espace-couleur. La couleur ainsi que le jeu sur les aplats et les empâtements modèlent l’espace dans votre peinture.

 

N.R : Ma peinture tourne le dos à l’impressionnisme. Ici, les aplats rectangulaires remplacent les virgules de couleur qui sont propres aux impressionnistes. Je suis un fauve et un fauve ne peint que pour l’amour de la couleur capable de tout créer y compris la sensation d’espace et de profondeur.

 

T.D : Un tableau comme « L’équipe des Red Skins » (cf n°12. Valeurs de l’Art) évoque l’importance de la matière qui devient réalité comme chez Nicolas Staël. Quelles sont vos influences ?

 

N.R : De Staël a influencé tous les jeunes peintres de ma génération. Tout le monde voulait peindre comme lui au début des années soixante. Les Etats-Unis étaient saturés d’hyperréalisme, de pop art et d’impressionnisme. Quant à la France, elle découvrait Vasa qui n’est rien d’autre qu’un « décorateur pour HLM » comme l’avait décrit un journaliste de l’époque.

 

T.D : Votre peinture dit la nécessité de suggérer le motif plutôt que le décrire. Cela est-il essentiel pour vous ?

 

N.R : Je suis un peintre classique, figuratif. Cela ne m’empêche pas de vouloir suggérer les formes. Ainsi, chacun peut avoir sa propre lecture du tableau. L’abstrait évite la suggestion et se tourne vers le peintre. C’est une peinture égoïste.

 

T.D : Quelles sont les conditions favorables à votre travail de peintre ?

 

N.R : Je peins souvent en écoutant du jazz dans mon atelier car la musique me permet de mieux m’isoler et de me couper du monde. Je ne peins jamais d’après nature. Je dessine à l’encre de chine des motifs puis je commence par des aplats de couleurs avant de faire surgir la forme sur un fond abstrait.

 

T.D : Vos toiles montrent une prédilection pour le mouvement.

 

N.R : Quelqu’un m’a dit un jour : « Votre peinture me fait penser à la musique de Debussy ». Je suis incapable de vous dire si son intuition était juste. Dans mes tableaux, la couleur confère une harmonie à l’ensemble et donne une vérité au mouvement. Le mouvement c’est l’émotion et c’est la vie.

 

T.D : D’où vient votre goût pour le jaune ?

 

N.R : Quelqu’un m’a dit une fois au cours d’une exposition : « Tu mets trop de soleil dans tes tableaux ». Je suis né en Algérie et pour moi, le soleil s’exprime grâce au jaune.

 

T.D : Croyez-vous à la beauté en peinture ou pensez-vous que celle-ci doit exprimer aujourd’hui autre chose ?

 

N.R : Ce que je reproche à certaines galeries, voire à certains musées et à certaines revues d’art, c’est de diffuser des choses grotesques. On ne peut pas dire non plus que Bernard Buffet cherche la beauté en peinture. Moi je me sens plus proche de Renoir qui disait « il faut peindre joli ».

 

T.D : quelles sont les peintures qui vous ont le plus influencé ?

 

N.R : Veermer pour la lumière et pour ses contours estompés. C’est ça qui fait vibrer la lumière. Bomard, Vlaminck et tous les fauves me touchent car si j’aime beaucoup le jaune, j’ai aussi une prédilection pour le rouge.

                             

                   "La Seyne-sur-Mer" hst 46 x 55 cm                                    "Voiliers à Cannes" hst 55 x 46 cm

                             

                   " Les Mexicains" hst 46 x 55 cm                                        "Camargue" hst 46 x 55 cm 


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