> BELLMER Hans (1902-1975)

BELLMER Hans (1902-1975)

BELLMER Hans est né le 13 mars 1902 à Kattowitz et mort le 23 février 1975 à Paris. 


C'est un peintre, photographe, graveur, dessinateur et sculpteur franco-allemand. Il est l’un des artistes majeurs du surréalisme.


En 1925 et en 1926, il se rend à Paris, où il fréquente les dadaïstes et les surréalistes. À l’arrivée au pouvoir en Allemagne des nazis en 1933, il décide de ne plus être utile à l’État. Il confectionne alors, en 1934, son œuvre la plus connue, La Poupée. Son travail est qualifiée d’« art dégénéré » par les nazis. Elle est partiellement publiée, textes et photographies, dans la revue Le Minotaure, sous le titre Poupée: variations sur le montage d’une mineure articulée, en décembre 1934. Puis en 1938 dans les Cahiers d’art. La femme selon l’artiste serait comme une anagramme. Il s’installe à Paris en 1938 et participe aux expositions surréalistes parisiennes. En 1949, il constitue la seconde Poupée, et publie les photographies dans un ouvrage intitulé les « Jeux de la poupée » accompagné d’un poème de Paul Éluard. L’ensemble de ces photographies sont peintes à l’aniline par son ami Christian d’Orgeix et lui-même. En 1953, il rencontre Unica Zürn (1916-1970) qui travaille à ses côtés l’anagramme plastique, et souffre de dépression et de schizophrénie. En 1958, il obtient le prix de la Fondation William et Noma Copley.


Il a exposé en 1936 à International Exhibition of Surrealism à Londres, en 1937 à l'International Exhibition of Surrealism à New York, en 1937 à l'International Exhibition of Surrealism de Tokyo, en 1938 à l'Exposition Internationale du Surréalisme de la Galerie Beaux-Arts de Paris. en 1947 Le Surréalisme à la Galerie Maeght à Paris, en 195 à l'International Exhibition of Surrealism de Saarbrücken, en 1959 à l'International Exhibition of Surrealism à la Galerie Daniel Cordier à Paris,  en 1967 à Kunstamt à Berlin-Tempelhof à Berlin, en 2010 à la Neue Nationalgalerie de Berlin, Double Sexus: Bellmer - Bourgeois.


Des années 1930 jusqu’à sa mort, Bellmer s’occupe presque exclusivement d’images érotiques de l’anatomie féminine, souvent à partir d’un corps de femme battue: fétichisme, sado-masochisme, voyeurisme. L’œuvre de Bellmer, souvent associée par une dérive psychanalytique au vocabulaire de la perversion, reste une affirmation poétique du surréalisme dans ce qu’il a de plus radical. La relative proximité qu’entretiennent les photographies de la Poupée avec l’Unheimliche freudien place cette œuvre à la frontière entre l’érotisme et la mort, entre l’animé et l’inanimé. Le corps de la poupée, mais aussi les dessins et les gravures expriment des univers oniriques dans lesquels la conciliation des contraires est possible conformément au Manifeste du surréalisme de Breton. Bellmer illustrera aussi le Marquis de Sade, Georges Bataille, Lautréamont, Pauline Réage etc. Bellmer a été influencé dans le choix de la forme de son art par la lecture de lettres publiées d’Oskar Kokoschka (Der Fetish, 1925).


La poupée est une sculpture représentant en taille quasi-réelle (1, 40 m) une jeune fille multiforme, aux cheveux foncés, coupés en frange sur le front, ornés sur le haut de la tête d’un grand nœud raide, seulement vêtue de chaussettes blanches et d’escarpins de vernis noir, une grande poupée composée de nombreux membres pouvant être articulés les uns aux autres par des boules, une grosse boule, le ventre, sur laquelle peuvent s’articuler encore deux bas-ventres, quatre hanches articulées aux quatre cuisses, celles-ci articulées aux quatre jambes, et un buste à plusieurs seins, la tête et le cou amovibles. Hans Bellmer joue avec sa Poupée et multiplie les variations avec les différents éléments de son corps, tantôt, par exemple, amputée aux genoux, la tête, décapitée, posée en arrière des deux boules des hanches figurant jeune arbre, ou, autre exemple, devenu monstre à quatre jambes, deux en haut, deux en bas, articulées à la boule centrale du ventre, mobile et suggérant la danse et la provocation du désir d’autrui, photographiée ici dans les bois, là sur un parquet, dans un grenier, vautrée tordue sur un matelas, deux jambes habillées d’un pantalon noir d’homme, ou à moitié démantelée, amputée d’une jambe, jetée dans un duvet, froissé par sa chute et son poids. Les photos étaient polychromes, Bellmer les coloriait de teintes changeantes sur la même photo, tantôt pastel, chair, rose pâle, rose plus soutenu, mauve, bleu clair, mais aussi de couleurs vives, rouge, jaune, bleu canard. La Poupée est érotique, c’est une « créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques », par laquelle Bellmer entend découvrir la « mécanique du désir » et démasquer « l’inconscient physique » qui nous gouverne, elle est enfantine, mais également victime de perversions sadiques, ainsi démembrée, violentée, violée, elle correspond au désir de l’artiste de voir la femme accéder « au niveau de sa vocation expérimentale ».

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