COUPLE

Simon keitel, symbole emblématique d’un mythe 

Quelle mystérieuse alchimie des gènes peut se produire chez un peintre tel Simon Keitel qui, né en 1964 à Casablanca, ne jure que par l'Ecole orthodoxe de l'Est tout en se présentant comme un autodidacte parisien ? Il est vrai que Paris lui a fait découvrir Chagall, Soutine et le talent a fait le reste.

Et il en possède du talent, Keitel, tant ses toiles sont tout autant pétries d'émotion que de couleurs au gré de compositions sereines ou des êtres s'adonnent et s'abandonnent aux rites d'une culture hébraïque et slave dans tout ce qu'elle a d'émouvant et de médité.

Les fonds d'un pur écarlate supportent avec verve la voie particulière à ces rites et à ces manifestations pittoresques et détendues de l'âme juive, tandis que personnages à papillotes posent en superbes camaïeux de couleurs généreuses et que les symboles emblématiques parent avec sérieux ces compositions sereines.

Que seraient, en effet, ces peintures sans ces hommages aux musiciens, aux violonistes sur un toit, alors que des amoureux bouleversés de bonheur pressent des brassées de fleurs dans un environnement de colombes et d'oiseaux mythiques qui délaissent des fruits généreux pour un appel enamouré vers quelques astres rassurants. C'est tout cela, la peinture de Keitel, un vrai moment de bonheur !

A. Ruellan