> MINAUX André (1923-1986)

MINAUX André (1923-1986)

André Minaux, né à Paris le 5 septembre 1923 et mort à Touquin (Seine-et-Marne) le 4 octobre 1986, est un peintre, sculpteur, illustrateur, graveur et lithographe français. Il participe au mouvement de la Jeune peinture dans les années 1950. Plus tard, il fait partie du groupe Peintres témoins de leur temps. On le considère appartenant à l’école de Paris. André Minaux, né de père lorrain et de mère provençale, fait ses études à Paris au collège des jésuites. Il est initié à l’art par son père qui le conduit dans des expositions et avec qui il peint le dimanche. En 1940, Minaux entre à l’École des arts décoratifs où il est l’élève de Maurice Brianchon et de Roland Oudot. En 1945, il fait son service militaire à Avignon, la découverte de la lumière provençale marque sa sensibilité picturale. Il épouse Hélène Benoît en 1947, année qui marque le début de sa carrière artistique.


Les créateurs modernes d’avions ont su « dégager peu à peu la courbe d’une colonne, d’une carène, ou d’un fuselage d’avion, jusqu’à leur rendre la pureté élémentaire de la courbe d’un sein ou d’une épaule ». Ainsi, Minaux a recherché la pureté élémentaire d’un visage, d’un instrument de musique, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à retrancher. Cette exposition nous livre les œuvres d’un peintre de métier au moment où paraît l’excellent livre de Robert Marteau, précisément Les Secrets du métier. Elle est un bel hommage au peintre décédé en octobre 1986 et que les médias laissent trop dans l’ombre, alors qu’il est l’une des plus grandes figures de l’art de la seconde partie du XXe siècle. 


Sa carrière artistique commence et il envoie en 1948 une toile au Salon d’Automne. De 1946 à 1959, il expose au Salon des Moins de Trente Ans et au Salon de la Jeune Peinture : Chevreuil mort, Natures mortes, Femme assise au bord de l’eau, Christ en croix, travaillés en pleine pâte charnelle sertie dans le dessin. Après la Libération, époque de la peinture du misérabilisme, le thème de la mort n’est pas absent et l’idée se retrouve dans les carcasses de bateaux qu’il exposera bien plus tard. Mais l’année 1949 est décisive. Il reçoit le prix de la Critique décerné par d’éminents critiques, galerie Saint-Placide. Il participe au second manifeste de l’Homme témoin dans une galerie de Paris, au 33 rue de Seine, avec Lorjou, de Gallard, Mottet, Rebeyrolle, Thomopson, Bernard Buffet, Couty, Charazac, Simone Dat.


A la différence de « Lorjou-la-Terreur », la palette, si riche soit-elle, de Minaux n’a jamais été explosive. Partie des jaunes somptueux de Van Gogh, cette palette devint vite celle de la réflexion de Braque, avec ses gris, ses verts anglais, ses demi-tons et toute une gamme amortie, sertie dans les formes essentielles. Minaux peignait le silence dans ses masses recomposées pendant que Lorjou dénonçait les événements par des manifestes. Chez le premier c’était le recueillement et même la prière, chez le second c’était le cri.


La carrière de Minaux est ouverte : dès 1950, il expose au Salon des Tuileries, puis à Londres. Sa première exposition chez Bernier à Paris, en 1951, est révélatrice de son talent. Toute la critique est unanimement favorable. A ses fusains de 1948, succèdent des toiles : truites, lièvres, homards, canards, champignons, sangliers, pommiers, sèves terriennes, pleines d’odeur de coing, de pailles. Bouret écrira plus tard dans un livre consacré au peintre :


« Je pense au compagnon de Minaux, à l’Homme témoin, à Rebeyrolle qui dans ces années-là nous peignait des truites dignes de Courbet, des bois, des lièvres morts sur leur lit de feuilles rousses, à de Gallart qui, lui continue dans sa campagne, à Minaux aussi bien sûr, qui mettait dans ses paniers de gros osiers tressé les poireaux du jardin dont le vert est presque bleu après les premières gelées. Oui, cette peinture-là était la Nature. Il aura fallu vingt ans pour que les écologistes s’en aperçoivent, mal d’ailleurs, et trente pour que les Conservateurs de musées osent y revenir car la Figuration n’est plus maudite. »


Dès 1952, Raymond Cogniat invite notre « jeune peintre » à la Biennale de Venise. Minaux se lie d’amitié avec le critique G.Besson. Il deviendra membre du Comité des peintres graveurs et voyagera en Espagne, en Hollande, etc.


En 1960, il entre dans la galerie Garnier. Il illustre Vipère au poing, Regain, L’Odyssée, Le Hussard sur le toit, etc. En 1974, il rend un bel hommage à Hélène, galerie Sagot-le-Garrec, dans une suite de lithos accompagnées de poèmes de Robert Marteau. Ses expositions sont très nombreuses.


L’année de sa mort, en 1986, il expose un grand ensemble à la Maison de la Culture de Bondy. Ses dernières expositions témoignaient d’une lente évolution vers un style décoratif. Dans les dernières années, la pâte sensuelle, l’alphabet des couleurs pures apprises de Van Gogh ont laissé le champ à une matière lisse, épurée et à l’intelligence des « formes pour les formes » dans des structures quasi abstraites et parfois totalement détachées de la réalité. C’était perdre le primat de l’émotion au service de pures sonorités colorées, de recherches plastiques mathématiquement contrôlées, à l’esprit architectural, où l’Homme n’est plus en question.


Qu’attendent nos musées nationaux, le Musée d’art moderne de la ville de Paris (où avait lieu le Salon de cette Jeune Peinture), qu’attend le Centre Beaubourg qui n’a que trop ignoré, dans ses « panoramas » historiques, ce peintre et cette génération, pour rendre hommages dignes de leur talent ? Et qu’attendent les chaînes de télévision, à 20h30, pour montrer, plutôt que des ripoux de la politique, des tableaux de Minaux à la gravité médiative


(Extraits de l’article de Guy Vignoht).


 

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